L’Église prend des mesures contre le Père Tony Anatrella

Le dicastère pour la Doctrine de la Foi a enjoint au Père Tony Anatrella de cesser toute activité professionnelle, apprend-on dans un communiqué diffusé par le diocèse de Paris, le 17 janvier 2023. Mgr Laurent Ulrich précise au sujet de ce prêtre psychanalyste soupçonné d’abus sexuels contre de jeunes hommes qu’il ne peut plus confesser et doit mener «une vie de prière dans un quotidien plus reculé». 

L’archevêque de Paris a adressé une «monition avec un précepte pénal» au prêtre parisien de 81 ans, c’est-à-dire un avertissement de type disciplinaire, qui précise l’injonction du Vatican. 

Il est ainsi «formellement demandé à l’intéressé, sous peine de sanctions canoniques», de cesser toute activité liée à la psychothérapie, de ne plus publier d’ouvrages, présider ou concélébrer de messe en public ou bien confesser. Il est par ailleurs explicité que le prêtre, autrefois surnommé le «psy de l’Église», ne pourra plus participer à des colloques ou des réunions publiques. 

En février 2022, Tony Anatrella avait assisté au Vatican à un colloque sur le sacerdoce, provoquant la consternation de certains invités.

Dans son communiqué, le diocèse de Paris ne précise par la nature des faits qui sont reprochés au prêtre thérapeute, accusé par d’anciens patients d’avoir notamment pratiqué des thérapies corporelles visant à les «guérir» de leur homosexualité et ayant conduit à des abus sexuels, rapportait le journal La Croix en 2018.

En 2007, trois procédures n’avaient pas abouti auprès de la justice civile, la prescription étant invoquée dans deux des trois cas. 

«À la suite de plusieurs dénonciations ayant fait l’objet d’un classement sans suite pour prescription de la part de la justice française, une procédure canonique visant l’abbé Tony Anatrella a[vait] été initiée en 2016 par le diocèse de Paris», indique le communiqué. Des sanctions avaient déjà été prises en 2018. L’année d’après, une plainte avait été déposée par une personne qui était mineure au moment des faits incriminés.

«Nous pensions qu’il y a suffisamment d’éléments pour que Tony Anatrella soit renvoyé de l’état clérical. On parle de faits graves, répétés, d’agressions sexuelles», a réagi auprès de La Croix, M^e Nadia Debbache, avocate des plaignants. «Nous demandons également de savoir comment le diocèse de Paris va pouvoir contrôler la mise en place et le respect des mesures imposées.»(cath.ch/imedia/hl/cx/bh)