Aucune confirmation sur le sort des évêques et des prêtres enlevés près d'Alep

Syrie: Les deux évêques syriens enlevés en avril seraient aux mains des «soldats du califat»

Beyrouth, 10 mai 2013 (Apic) Tandis que la presse occidentale reste silencieuse depuis de nombreux jours sur le sort des deux métropolites syro-orthodoxe et grec-orthodoxe d’Alep, ils seraient au mains des «soldats du califat», affirme le site internet du Hezbollah libanais www.almanar.com.lb. Mgr Gregorios Yohannna Ibrahim et Mgr Paul al-Yazigi, enlevés en Syrie le 23 avril 2013, seraient retenus en otages dans la campagne d’Alep.

Des sources de l’opposition syrienne indiquent que ce groupe est encore plus extrémiste qu’Al-Qaïda et ne relève pas de cette organisation, selon les informations du Hezbollah. Ce groupe est considéré comme étant plus extrémiste que le Front al-Nosra qu’il a qualifié d’ailleurs d’»apostat». Selon des informations non confirmées, ce groupe serait dirigé par un salafiste koweitien dénommé Abou Omar le Koweitien, venu en Syrie en provenance de Bosnie via Istanbul, écrit Al-Manar. Il se déplace entre Idleb, Alep et la Turquie.

Des djihadistes ou de simples bandits ?

«Nous avons dépêché des émissaires en Syrie pour s’enquérir du sort des deux évêques et il est apparu qu’ils sont avec ce groupe qui n’a pas dévoilé le but de l’enlèvement ou les revendications pour les libérer», ajoutent les mêmes sources avancées par Al-Manar. «Il n’y a aucun canal de communication avec les ravisseurs en dépit des démarches entreprises dans plusieurs directions». D’autres sources affirment que les deux évêques ont été enlevés par une bande de brigands dirigés par Abdo Zamzam, «qui n’aurait pas réalisé les conséquences de son acte et qui ne sait plus comment gérer cette grave affaire».

Un important effort international et œcuménique visant à sauver la vie et à libérer les deux métropolites est en cours. Le métropolite Timothée Matta Fadil Alkhouri, assistant patriarcal du Patriarcat syro-orthodoxe d’Antioche, confrère du métropolite Gregorios Yohanna Ibrahim déclare pour sa part que tous sont «dans une attente anxieuse», car personne ne sait où se trouvent les évêques enlevés ni en compagnie de qui ils se trouvent. «Nous attendons et nous prions. Nous espérons qu’ils sont encore en vie. Nous venons de célébrer Pâques, la Résurrection du Christ. Nous avons confié la vie des évêques en question au Christ ressuscité», a-t-il déclaré à l’agence d’information vaticane Fides.

Mobilisation tous azimuts

Les Eglises d’Alep explorent tous les moyens d’ouvrir un canal avec les ravisseurs. «Nous continuons à nous mettre en rapport avec d’autres personnes, des responsables religieux et politiques à tous les niveaux. Nos évêques en Turquie, en Syrie, au Liban ont activé leurs relations. Certains ont des contacts avec l’Armée syrienne libre (ASL). Nous demandons à tout homme et à tout groupe, nous frappons à la porte de tout gouvernement. Nous avons interpellé des évêques d’autres Eglises, nations et confessions. Le Patriarcat grec orthodoxe au Liban, par exemple, a de bons contacts en Russie. Nous avons envoyé des messages au pape mais également à l’église anglicane. Nos évêques aux Etats-Unis sont en contact avec les autorités civiles américaines. Il existe un effort international. Quiconque peut chercher d’apporter sa contribution».

Certains responsables musulmans «sont sincères et cherchent à nous aider parce qu’ils aiment la paix et les chrétiens», souligne Mgr Timothée Matta Fadil Alkhouri. Il existe cependant également «des personnages louches qui cherchent à tirer profit de l’occasion pour obtenir de l’argent en se présentant comme des médiateurs».

Une «galaxie des faux intermédiaires»

Le métropolite déplore l’existence d’une «galaxie des faux intermédiaires, de ceux qui cherchent à spéculer sur le sort tragique des évêques». Il relève qu’outre les deux évêques, deux prêtres ont été séquestrés, à savoir le Père Michel Kayyal, arménien catholique, et le Père Maher Mahfouz, grec-orthodoxe, enlevés par un groupe de rebelles armés le 9 février dernier. «Nous n’en avons aucune nouvelle et nous sommes également préoccupés pour eux», déclare le métropolite. (apic/manar/fides/be)

10 mai 2013 | 10:55
par webmaster@kath.ch
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