Allemagne: Mgr Zollitsch souhaite un changement pour les divorcés remariés

Un thème divergent juste avant la venue du pape

Bonn, 2 septembre 2011 (Apic) L’archevêque de Fribourg-en-Brisgau, Mgr Robert Zollitsch, a empoigné un sujet ecclésial brûlant quelques jours avant la visite du pape en Allemagne. Son intervention en faveur des divorcés remariés a suscité des réactions d’approbation, mais a aussi fait souffler un fort vent contraire.

Dans une interview diffusée dans le journal «Zeit», le président de la Conférence épiscopale allemande espère que l’Eglise progresse encore de son vivant dans un domaine très controversé depuis plusieurs décennies: la relation avec les divorcés remariés.

L’archevêque, âgé de 73 ans, explique son point de vue en prenant pour exemple le président de la République fédérale allemande, le démocrate-chrétien Christian Wulf. Ce catholique, divorcé civilement, a ensuite connu l’amour et s’est remarié. Selon les règles en vigueur dans l’Eglise catholique, il est exclu de la communion car selon le droit canonique son premier mariage n’est pas dissous. Mais pour Mgr Zollitsch, le président Wulf est «un catholique, qui vit sa foi et souffre de la situation». L’Eglise se trouve devant la question de sa position face aux personnes dont le parcours de vie est marqué par des événements malheureux. «C’est une question de miséricorde, et nous allons prochainement en parler intensivement», a affirmé l’archevêque de Freiburg.

«Pas de changement en vue, selon le nonce Périsset

Le nonce apostolique en Allemagne, le Suisse Jean-Claude Perisset, voit les choses différemment. «La position de l’Eglise est claire et il ne faut pas miser sur un changement», a-t-il affirmé le 2 septembre à Berlin à l’agence KNA, partenaire de l’Apic en Allemagne. Mgr Périsset a toutefois précisé que la non participation à la communion ne signifie nullement une exclusion de l’Eglise. «La miséricorde de Dieu connaît une diversité de chemins», a-t-il expliqué. Mgr Périsset, qui a autrefois exercé la fonction d’official diocésain à Fribourg en Suisse, rappelle qu’il existe dans certains cas la possibilité de demander une nullité de mariage.

Le cardinal Joachim Meisner, archevêque de Cologne, ne rejoint pas non plus la position de son confrère Zollitsch. Ce dernier s’est exprimé en tant qu’archevêque de Freiburg et non de président de la Conférence épiscopale allemande, a souligné le cardinal Meisner à la station «domradio» à Cologne. Il a réaffirmé que l’Eglise ne peut pas remettre en question l’indissolubilité du mariage, une position qui est d’ailleurs également partagée par Mgr Zollitsch.

Les propos de l’archevêque de Freiburg sont soutenus par certains canonistes et théologiens moralistes. Le juriste canoniste émérite de Münster Klaus Lüdicke a souligné à l’agence KNA qu’en Allemagne, la norme était de ne pas refuser la communion aux fidèles qui étaient remariés. Et l’Eglise devrait officiellement l’accepter.

Le théologien moraliste Eberhard Schockenhoff, de Freiburg, a souligné à «domradio» que Mgr Zollitsch n’avait pas remis en question l’indissolubilité du mariage. Il voulait seulement trouver un chemin de miséricorde dans le rapport avec les personnes dont le mariage était raté. L’eucharistie n’est pas qu’une reconnaissance pour un comportement exemplaire, mais elle a également une force réparatrice, a-t-il affirmé. (apic/kna/gs/bb)

2 septembre 2011 | 16:38
par webmaster@kath.ch
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