Brésil: Décès de Mgr L. Biernaski, président de la Commission Pastorale de la Terre (CPT)
Un infatigable militant de la réforme agraire
Goiânia, 14 février 2012 (Apic) Président de la Commission Pastorale de la Terre (CPT) des évêques brésiliens, Mgr Ladislau Biernaski, évêque de Sao José dos Pinhais, dans l’Etat du Parana, s’est éteint lundi 13 février 2012 à l’âge de 74 ans. Il était un infatigable militant de la réforme agraire.
«IL est notre paix». Cette phrase, que Mgr Ladislau Biernaski ne cessait de répéter, ne résonnera plus dans les couloirs du siège national de la Commission Pastorale de la Terre (CPT), à Goiânia, dans l’Etat de Goiás, au centre du Brésil. Admis il y a une semaine à l’hôpital pour y traiter un cancer en phase terminale, l’évêque de Sao José dos Pinhais, dans l’Etat du Parana (sud du Brésil), et président de la CPT depuis 2003, est décédé en fin de matinée le 13 février.
Il se tenait sans cesse aux côtés des travailleurs
Ordonné prêtre en 1963 en tant que membre de la Congrégation des Missions (Lazaristes) après des études de philosophie à l’Institut Catholique de Paris, nommé évêque 16 ans plus tard, Mgr Ladislau Biernaski a été évêque auxiliaire de Curitiba (Etat du Parana) de 1979 à 2006. Il a également été responsable de nombreuses pastorales sociales, comme la Pastorale ouvrière, la Pastorale carcérale, la Pastorale des mineurs et, finalement la Commission Pastorale de la Terre (CPT), dont il a assuré la vice-présidence entre 1997 et 2003, avant d’en prendre la responsabilité.
«De lui, nous garderons le souvenir d’un homme qui, dans les moments de grande tension et de conflit, n’a jamais cessé de se tenir aux côtés des travailleurs et des travailleuses et de leur manifester son soutien, explique Jelson Oliveira, agent de la CPT, professeur de philosophie à l’Université catholique du Parana (PUC-PR) et surtout ami de longue date du prélat.
Lui-même d’origine rurale, l’évêque de Sao José dos Pinhais n’a cessé de militer pour la réforme agraire et avait rappelé, lors de la présentation du rapport annuel de la CPT «Conflits dans le monde rural au Brésil 2010», que c’était la seule solution pour s’attaquer à la racine des conflits liés à la terre et à l’absence de paix dans le monde rural.
Connu pour son langage direct, Mgr Ladislau Biernaski avait également, ces derniers mois, critiqué le «Nouveau Code Forestier», assurant que Aldo Rebelo – le rapporteur de la loi – avait perdu «une grande opportunité d’aider le pays à sortir de la dévastation» et d’en finir avec l’impunité des propriétaires terriens illégaux, et d’aider les petits agriculteurs. «J’ai de la peine pour lui», avait-il conclu. (apic/jcg/be)