Trop endetté, le patriarcat latin de Jérusalem vend des terrains

Le Patriarcat latin de Jérusalem a annoncé le 12 juin 2020 la vente de terrains et d’immeubles, y compris dans la zone de Nazareth, pour faire face à un déficit qui a atteint les 100 millions de dollars us. Un déficit dû en grande partie aux problèmes financiers liés à la construction et au lancement, en 2013, de l’Université américaine de Madaba, en Jordanie.

 «Ce n’est pas un secret, indique le communiqué, qu’au cours de ces dernières années, le Patriarcat latin de Jérusalem a généré un déficit énorme de quelques 100 millions de dollars us à cause de la mauvaise gestion opérationnelle passée liée à l’Université américaine de Madaba. Les dettes ont été contractées à l’égard de différentes banques et non pas envers le Vatican», rapporte l’agence vaticane Fides.

La vente, rapporte l’agence vaticane Fides, a été ainsi confirmée par le Patriarcat au travers d’un communiqué diffusé le 12 juin, notamment pour lutter contre des rumeurs «fausses et privées de fondement» circulant, entre autres, sur les réseaux sociaux.

Une affaire liée à l’université de Madaba

L’affaire à laquelle fait explicitement référence le communiqué est celle de l’Université américaine de Madaba (AUM), affiliée au Patriarcat latin de Jérusalem, dont la première pierre avait été bénie par le pape Benoît XVI le 9 mai 2009, et qui avait été inaugurée le 30 mai 2013 en présence du roi Abdallah II.

A la fin de 2014, le Saint-Siège avait dû intervenir pour prendre en charge des problèmes administratifs et financiers qui avaient caractérisé la construction et le début du fonctionnement de l’Université. Une Commission ad hoc, instituée par la Secrétairerie d’Etat, avait à son tour confié à un Comité local d’administration, présidé par Mgr Giorgio Lingua, alors nonce apostolique en Jordanie, la mission de «suivre et coordonner de près, jusqu’en juillet 2015, les travaux de l’Université».

Une réorganisation insuffisante

Mgr Pierbattista Pizzaballa avait été nommé Administrateur apostolique en juin 2016 notamment pour trouver une solution à ces problèmes. Une vaste réorganisation de l’administration a été lancée et menée au cours de ces quatre dernières années. Cependant, vu le montant de la dette, et malgré les nombreux efforts faits pour collecter des fonds, il est devenu évident que la seule solution possible était de vendre certains immeubles».

Sur la liste des biens se trouvent notamment «différentes propriétés sises en Jordanie» qui sont cependant insuffisantes pour payer les dettes, le marché immobilier ayant encore baissé dans le pays en raison de l’actuelle situation de crise économique mondiale.

Des terrains vendus à Nazareth

«Pour cette raison et après de nombreuses autres tentatives, le patriarcat a pris la décision de vendre des terrains à Nazareth, une décision dûment approuvée par l’ensemble des organes compétents», y compris ceux du Saint-Siège.

Les terrains vendus dans la zone de Nazareth ont été achetés par un homme d’affaires arabe. Plus de 10 ha de terre ont été exclus de la vente: ils sont destinés à des œuvres et des initiatives «pour le bénéfice futur» de la communauté chrétienne locale.

La décision de vendre des terrains à Nazareth, affirme le communiqué, a été prise après mûre réflexion et parce que ce choix représentait la seule solution pour affronter des problèmes économiques». (cath.ch/fides/bh)