Tessin: les fidèles souhaitent une «Église participative et ouverte»
La synthèse des réponses au questionnaire de la première phase du Synode sur la synodalité est disponible sur le site du diocèse de Lugano. 500 pages résument les 150 réponses reçues. Les fidèles demandent notamment à l’Église d’être plus attentive aux personnes fragiles, plus à l’écoute et plus ouverte au dialogue.
Vu de Lugano: Cristina Vonzun/Catt.ch – Traduction et adaptation Bernard Hallet
Le Synode de l’Église universelle 2021-2023 sur le thème «Communion, participation, mission» a prévu une consultation au niveau local dans les différents diocèses du 17 octobre 2021 au 31 décembre 2021. La synthèse des participants tessinois a été coordonnée par le Père Sergio Carettoni. Il revient sur le contenu du document.
Qu’est-il ressorti de la consultation synodale au Tessin?
Père Sergio Carettoni: Le document est la synthèse de plus de 500 pages qui constituent le recueil des réponses à la consultation synodale reçues des 24 réseaux de zone pastorale du diocèse de Lugano, de mouvements, d’associations et de groupes.
Les réponses, en particulier, ont porté sur les quatre premières questions de la consultation («Compagnons de route dans l’Eglise et dans la société», «écoute» et «Prise de parole», ndlr). La synthèse offre un instantané de la situation, quelques considérations théologico-pastorales sur certains aspects émergents et identifie une ou plusieurs propositions synodales.
En général, quel portrait de l’Eglise au Tessin ont brossé les participants?
Les participants montrent qu’ils ont l’idéal d’une Église en sortie, qui est attentive aux personnes fragiles, notamment aux personnes seules, aux malades, aux personnes âgées et aux migrants.
Ils souhaitent une Église ouverte, dialoguant, inclusive, suivant le modèle de l’icône évangélique du bon Samaritain. Une Église à l’écoute, mais aussi une communauté qui célèbre ses liturgies avec qualité. En général, les gens apprécient beaucoup les rassemblements liturgiques, demandant de la qualité dans l’homélie et dans la célébration. Ici s’ouvre peut-être une porte sur le travail de formation, qui est une voie d’avenir.
Beaucoup ont apprécié la présence des ministères de lecteur et d’acolyte, désormais ouverts aussi aux personnes qui ne choisissent pas la voie spécifique du diaconat ou de la prêtrise. Un autre thème qui a émergé est le besoin de formation pour vivre l’Église en relation avec la société: dans les sphères du travail, de la politique et de la vie sociale. Il est également nécessaire d’encourager l’écoute, le dialogue et la participation dans l’Église. Les femmes et les jeunes en particulier l’ont souligné.
Comment suggérez-vous que nous lisions un tel document?
Il s’agit d’une description de notre Église telle qu’elle est perçue et racontée par les participants à la consultation, ceci avec toutes les limites dues au manque de temps et à la pandémie qui a influencé le processus, surtout en décembre. Le pape François a voulu que cette première phase du Synode de l’Église universelle soit consacrée, dans les différentes Eglises locales, à l’écoute des gens. En fait, notre texte découle de cette écoute et la présente. Un aspect très intéressant est le fait que tant de personnes ont eu le désir de prendre la parole pour raconter leur parcours personnel en tant que membre de l’Église et pour écouter le parcours en Église d’autres frères et sœurs.
Avec qui lire ce document, qui est le fruit d’un processus communautaire?
Idéalement, comme il s’agit d’un document né dans un contexte communautaire, fait de dialogue et de confrontation, il devrait être relu en groupe et la réflexion sur son contenu devrait commencer au sein des réseaux de la zone pastorale ou d’autres groupes ayant participé à la consultation. Mais au-delà de la consultation synodale, il importe maintenant pour notre réalité diocésaine, d’approfondir à tous les niveaux un travail commun de lecture, d’analyse, de réflexion et d’identification de quelques pistes futures de nouvelle germination pastorale.
L’ensemble de l’Église est impliquée dans un processus synodal. Comment envisagez-vous de poursuivre le voyage dans le diocèse de Lugano?
Notre évêque souhaite que le processus synodal se poursuive au Tessin. Il sera structuré de la manière suivante: tous ceux qui ont participé à la consultation recevront les dix thèmes synodaux l’un après l’autre, afin que tout le diocèse puisse lire et comprendre ce qui a émergé et que différentes propositions synodales puissent être recueillies à la base, auprès des gens, sur lesquelles les communautés pourront ensuite expérimenter de nouveaux chemins ecclésiaux.
C’est le moment où il devient important d’activer des processus de libération pour la conversion et le changement pastoral dans l’Église du Tessin. (catt.ch/cath.ch/cv/bh)
La communauté tessinoise et le Synode
Au Tessin, les participants se sont concentrés sur les quatre premiers thèmes du questionnaire: «Compagnons de route dans l’Église et dans la société», «écoute» et «Prise de parole». Au total, 150 réponses ont été reçues des zones du réseau pastoral, des groupes et de certaines réalités spontanées, pour un total de 500 pages. CV
Une collaboration entre centres médias
C’est déjà le cas actuellement, mais de manière ponctuelle. Désormais, cath.ch publiera régulièrement des articles proposés par les rédactions de Zürich et Lugano illustrant, décryptant ou analysant une réalité ecclésiale de leur région linguistique qui intéresse le reste de la Suisse. Cela afin de faire découvrir aux lecteurs des spécificités régionales, au-delà d’une simple actualité.