Soudan du Sud: Tensions autour de la nomination de l'archevêque de Juba

La nomination de Mgr Stephen Martin Ameyu, comme nouvel archevêque de Juba, la capitale, divise l’Eglise catholique du Soudan du Sud. Le pape François l’a confirmé dans ses fonctions, mettant fin à la controverse sur sa désignation, en tant que successeur de Mgr Paolino Lukudu, atteint par la limite d’âge. Son installation a eu lieu le 22 mars 2020.

Evêque du diocèse de Torit, sud du pays, Mgr Ameyu a été nommé en décembre 2019 par le pape, après la démission de Mgr Lukudo, 79 ans. Cette nomination a cependant été rejetée par un groupe de huit membres de l’Eglise dont trois prêtres. Ils ont adressés au Vatican, une lettre signée « le clergé et les fidèles indigènes ».

Dans cette correspondance, ils disent représenter la majorité des fidèles de l’archidiocèse de Juba. Ils ont justifié leur opposition à la nomination de Mgr Ameyu par le fait qu’il n’appartient pas à l’ethnie Bari, dominante à Juba, et est «père de six enfants, et a deux concubines».

Ils ont accusé le chargé d’affaires de la nonciature apostolique d’avoir été «corrompu», affirmant «détenir des preuves que certains hommes politiques de haut niveau ont influencé le processus en écartant des candidats, et en œuvrant à la promotion de Mgr Stephen Ameyu». La lettre dénonce enfin des membres du clergé de Juba qui seraient des polygames.

Malgré ces accusations, la Conférence des évêques catholiques du Soudan (SCBC), qui regroupe les évêques des diocèses du Soudan du Sud et des deux du Soudan a apporté son soutien à Mgr Stephen Martin Ameyu.

Les dirigeants de la communauté de Bari au Sud-Soudan ont néanmoins pris leurs distances par rapport aux auteurs des lettres de protestation et critiqué les actions de protestation contre la nomination de Mgr Ameyu.

La confirmation de la désignation de Mgr Stephen Ameyu a été faite à Juba par Mgr Visvaldas Kulbokas, délégué de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, accompagné du chargé d’affaires de la nonciature Apostolique au Soudan du Sud, Mgr Mark Kadima, lors d’une conférence présidée par le président de la SCBC, Mgr Yunan Trille Tombe Kuku. (cath.ch/ibc/mp)