Partenariat entre les diocèses de Séoul et d’Oulan-Bator, en Mongolie

Un partenariat a été signé entre le diocèse catholique de Séoul, en Corée du Sud, et la préfecture apostolique d’Oulan-Bator, en Mongolie. Cet accord a pour but de faciliter les actions d’évangélisation et la formation des prêtres en Mongolie.

Il apportera un soutien financier bienvenu à la petite Eglise de Mongolie en pleine expansion depuis l’arrivée en 1992 des premiers missionnaires dans ce pays qui émergeait de sept décennies de régime communiste.

Le 6 juin dernier, un accord visant à «améliorer la coopération missionnaire et à promouvoir le développement de l’Eglise en Mongolie» a été signé entre la préfecture apostolique d’Oulan-Bator, représentée par Mgr Wenceslao Padilla, et la Fondation catholique pour l’éducation de l’archidiocèse de Séoul, représentée par Mgr Son Hee-Song.

Une petite Eglise sans grands moyens

La fondation sud-coréenne fournira une aide d’un million de dollars à la préfecture apostolique d’Oulan-Bator au cours des trois prochaines années pour ses activités pastorales. L’Eglise en Mongolie disposant seulement d’un statut d’association à but non lucratif, il ne lui est pas possible de disposer de revenus propres.

Cette nouvelle aide de la part de l’Eglise de Corée est nécessaire, car malgré les contributions des congrégations dont sont issus les missionnaires actifs en Mongolie et d’autres organismes, les moyens financiers pour faire face aux besoins matériels et permettre le déploiement d’activités missionnaires de cette jeune Eglise sont assez réduits.

Le premier prêtre mongol ordonné le 28 août prochain

L’accord comporte également un soutien aux futurs prêtres et permettra aux séminaristes de Mongolie de partir étudier au séminaire de Séoul. Agé de 25 ans, Joseph Enkh Baatar, originaire de Mongolie, y achève actuellement ses études et sera le premier Mongol à être ordonné prêtre, le 28 août prochain.

Par ailleurs, un chapitre de l’accord prévoit la mise en place d’un partenariat entre l’hôpital Sainte-Marie de Séoul et un important hôpital public de Mongolie. La coopération médicale vise à transférer les savoir-faire sud-coréens en Mongolie dans les domaines de la chirurgie cardio-vasculaire et cérébrale, relève «Eglises d’Asie» (EdA), l’agence d’information des Missions Etrangères de Paris (MEP).

Soutien de la Corée bienvenu

Au cours de ces vingt dernières années, l’Eglise catholique en Corée a fourni un soutien financier à l’Eglise en Mongolie et a continué à y envoyer des médecins bénévoles, rapporte l’agence d’information vaticane Fides. Le 6 juin, Mgr Son Hee-Song, évêque auxiliaire de Séoul, s’est exprimé en ces termes: «Je voudrais exprimer mon plus profond respect et ma plus grande estime à Mgr Padilla et à tous les missionnaires présents en Mongolie qui se sont dédiés à l’évangélisation dans une situation difficile. L’Eglise catholique en Corée, au cours de son histoire, a souffert de persécutions. Ceci représente l’un des motifs pour lesquels elle a décidé d’apporter tout le soutien possible au développement de l’Eglise en Mongolie».

Originaire des Philippines, missionnaire scheutiste (CICM), Mgr Padilla a répondu en disant que la petite communauté catholique de Mongolie «se sentait particulièrement encouragée par le soutien de la Corée… Vous tous représentez une bénédiction pour l’Eglise en Mongolie et cet accord est pour nous une source de grande espérance».

L’Eglise avait complètement disparu du pays

Lorsque Mgr Wenceslao Padilla arriva à Oulan-Bator en 1992, après la rupture de la Mongolie avec l’URSS et à la mise en place d’un régime démocratique, l’Eglise catholique était absente du pays. Depuis, six paroisses, confiées à une vingtaine de missionnaires et cinquante religieuses, ont vu le jour et continuent de se développer. Un millier de fidèles environ, des convertis pour la plupart, y vivent leur foi et l’on compte tous les ans plusieurs dizaines de baptêmes. Cependant une partie d’entre eux ne fréquentent plus l’Eglise: soit ils ont émigré, soit ils ne sont plus intéressés et ne cherchent plus le contact.

L’ordination de Joseph Enkh Baatar, en août prochain, est un événement particulièrement attendu de l’ensemble de la communauté catholique locale. Elle symbolise la pertinence de la coopération missionnaire qui s’est mise en place entre les Eglises de Corée et de Mongolie, souligne encore Mgr Padilla. Selon les données disponibles, les chrétiens, toutes confessions confondues, représentent un peu plus de 2 % de la population mongole (3 millions d’habitants), laquelle suit majoritairement les pratiques d’un bouddhisme tibétain mêlé de croyances chamaniques.


Mgr Padilla, une carrière chez les scheutistes

Mgr Wenceslao Padilla est entrée chez les «scheutistes» – une congrégation fondée au 19e siècle à Scheut, près de Bruxelles, par le Belge Théophile Verbist – parce que dans sa ville de Tubao-La Union, aux Philippines, le curé de la paroisse était membre de la Congrégation du Cœur Immaculé de Marie (CICM).

Après son passage à l’école élémentaire catholique, Wens Padilla a poursuivi ses études au petit séminaire de Baguio City, puis au grand séminaire. Ayant fait son noviciat chez les CICM à Manille, il a été accepté au sein de la congrégation. Il a d’abord été directeur des vocations des scheutistes, dans la partie septentrionale des Philippines, tout en enseignant la philosophie au Mary Hurst Seminary. Il est ensuite parti comme missionnaire à Taiwan, où il est resté durant 15 ans, avant de choisir un nouveau terrain de mission en 1992: la Mongolie, cet immense pays de 1’564’116 km² et de trois millions d’habitants appelé poétiquement le ‘Pays du ciel bleu’. «Il n’y avait alors plus aucune structure catholique ni même aucun souvenir d’une présence catholique quelconque», a-t-il confié à cath.ch lors de son dernier passage en Suisse. (cath.ch-apic/eda/fides/be)

 

Mgr Wenceslao Padilla, évêque de la préfecture apostolique d’Oulan-Bator, en Mongolie
12 juin 2016 | 10:09
par Jacques Berset
Temps de lecture : env. 4  min.
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