La cathédrale Saint Pierre et Saint Paul de Oulan-Bator a accueilli plus de 1'300 personnes pour l'ordination de Enkh Bataar, premier prêtre d'origine mongole. (Photo: Wikimedia Commons/Torbenbrinker/CC BY-SA 3.0)
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Oulan-Bator: ordination du premier prêtre d’origine mongole

Premier prêtre catholique d’origine mongole, Enkh Baatar, âgé de 25 ans, a été ordonné dimanche 28 août 2016 à Oulan-Bator, capitale de la Mongolie, dans la cathédrale Saint Pierre-Saint Paul. Il intègrera un presbyterium jusqu’ici composé uniquement de missionnaires étrangers.

«Une bénédiction toute particulière de Dieu qui vient visiter son peuple. Un don de Dieu pour la petite Eglise de Mongolie et pour l’Eglise universelle, ainsi que pour le pays dans son ensemble, qui n’est pas chrétien», s’est réjoui Mgr Venceslao Padilla, préfet apostolique d’Oulan-Bator, dans une cathédrale pleine à craquer.

Eglise née après la chute du communisme

L’ordination du premier prêtre mongol atteste de l’enracinement progressif de la foi catholique dans ce pays de trois millions d’habitants. Un événement exceptionnel pour cette jeune Eglise de Mongolie qui a été refondée en 1992, lorsque les dirigeants du pays, fraîchement débarrassé du communisme, firent appel à la Congrégation du Cœur Immaculé de Marie (CICM) pour venir en aide à une population aux besoins immenses.

La cathédrale a accueilli la quasi-totalité du personnel missionnaire de l’Eglise en Mongolie (une vingtaine de prêtres et une cinquantaine de religieuses, originaires de 21 pays et appartenant à 12 congrégations et instituts missionnaires) et une bonne partie des quelque 1’300 baptisés du pays.

Le jeune prêtre honoré par un moine bouddhiste

Parmi les invités figuraient le maire de la capitale et le gouverneur de la province, qui ont répondu positivement à l’invitation. Signe des bons rapports que l’Eglise cherche à entretenir avec la religion majoritaire des Mongols, le moine Dambajav, abbé du monastère bouddhiste de Dashi Lin Choi, a assisté à la cérémonie, non sans remettre au jeune ordonné un «khadag», l’écharpe bleue symbole de pureté et de compassion.

Aux côtés de Mgr Venceslao Padilla, se trouvaient le nonce apostolique accrédité en Mongolie (mais résidant en Corée du Sud), Mgr Oswaldo Padilla, ainsi que Mgr You Heung-sik, évêque de Daejeon, en Corée du Sud.

Partenariat entre Eglises en Mongolie et en Corée du Sud

La présence de l’évêque de Daejeon est le symbole du partenariat signé en juin dernier entre la préfecture apostolique d’Oulan-Bator et la Fondation catholique pour l’éducation de l’archidiocèse de Séoul. Par ce partenariat, l’Eglise de Corée apporte un soutien tant financier qu’humain à l’Eglise de Mongolie.

Cinq prêtres sud-coréens sont actuellement en mission en Mongolie. Tandis qu’Enkh Baatar a effectué ses études au séminaire de Daejeon, où il résidait jusqu’en janvier de cette année, date de son retour au pays. Depuis six mois, Enkh (‘Paix’ en mongol) Baatar exerçait un ministère diaconal à Arwaikheer , chef-lieu de la province Övörkhangai.


Cette ordination améliorera la situation juridique et financière de l’Eglise en Mongolie

L’Eglise catholique en Mongolie ne bénéficie actuellement que d’un statut juridique fragile. Conformément à la loi mongole, le chef officiel d’un organisme religieux doit être de nationalité mongole. Jusqu’à l’ordination d’Enkh Baatar, tous les responsables des communautés catholiques, y compris la préfecture apostolique, étaient donc officiellement des laïcs. De même, les titres de propriété des terrains ne pouvant légalement qu’être détenus par un citoyen mongol, la propriété des terrains de la préfecture apostolique d’Oulan-Bator avait été mise au nom de la secrétaire de Mgr Venceslao Padilla, une laïque. L’ordination du jeune Mongol laisse entrevoir des solutions juridiques plus pérennes.

De même, l’Eglise est soumise à une loi de 2009 obligeant les étrangers travaillant dans le pays (dont les missionnaires) à embaucher du personnel mongol. Les quotas en vigueur sont assez élevés pour peser lourdement sur les finances de l’Eglise locale, qui se voit obliger d’employer des Mongols pour tous les prêtres étrangers qui servent sur place. L’arrivée d’un prêtre de nationalité mongole pourra contribuer à alléger quelque peu cette charge pour une Eglise par ailleurs très engagée dans les services humanitaires, caritatifs et éducatifs. (cath.ch-apic/eda/ra/gr)

La cathédrale Saint Pierre et Saint Paul de Oulan-Bator a accueilli plus de 1'300 personnes pour l'ordination de Enkh Bataar, premier prêtre d'origine mongole.
29 août 2016 | 17:51
par Grégory Roth
Temps de lecture : env. 3  min.
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