Récolte manuelle du palmier à huile en Malaisie | COOP service de presse
International

Les producteurs indonésiens d’huile de palme inquiets de la chute des prix

A l’heure où de nombreux Occidentaux se mobilisent contre l’utilisation massive de l’huile de palme pour l’alimentation, les cosmétiques et les biocarburants, les petits producteurs indonésiens s’inquiètent de la chute des prix de vente de la noix de palmiers.

Les producteurs d’huile de palme de l’archipel indonésien sont particulièrement inquiets face à la chute du cours de la noix de palme, qui est passé de 15 à 1 centime le kilo en seulement quelques mois, suite à la baisse de la demande internationale, rapporte l’agence catholique ucanews. Le pays compte près de cinq millions de producteurs d’huile de palme, et tous sont sévèrement touchés par la situation. Le gouvernement devrait voter un projet de loi pour assurer la stabilité des prix du marché de l’huile de palme.

Fransiskus Andin, un agriculteur catholique de 42 ans, originaire de Suka Jaya dans le district de Sintang, dans la province du Kalimantan oriental, se retrouve ainsi confronté à une situation économique périlleuse. Il possède une plantation d’un hectare qui produit une tonne d’huile de palme en deux semaines. Avant, il gagnait près de 130 dollars par mois, mais depuis, ses revenus ont diminué de moitié. Il a dû emprunter de l’argent  pour pouvoir couvrir les frais de scolarité de ses quatre enfants.

Saifulah, un producteur de 45 ans de Siak, dans la province de Riau dans l’île de Sumatra, est confronté à un problème encore plus compliqué, car il possède une part dans une plantation de palmiers à huile de trois millions d’hectares, la plus importante au monde. Les agriculteurs détiennent 60% de la plantation soit 1,8 million d’hectares. Avec trois hectares de plantation, il gagnait 360 dollars par mois, mais aujourd’hui il n’a plus les moyens de payer les salaires et les frais de transport de ses ouvriers. D’autres producteurs ont déjà dû revendre leurs lots pour pouvoir se maintenir à flot.

La chute des prix pourrait durer jusqu’à fin 2018

Pour Mansuetus Darto, directeur de Palm Oil Farmers Union, un groupe de défenses des droits des producteurs, les prix pourraient continuer de baisser ainsi jusqu’à fin 2018, suite à la chute de la demande mondiale. C’est la première fois que le pays est confronté à une telle chute des prix. Mansuetus Darto a appelé le ministère de l’Agriculture à intervenir afin de maintenir les prix, et pour aider les producteurs à survivre. Pour cela le gouvernement de pourrait distribuer aux producteurs les 90% d’un fonds de réserve, collecté auprès des sociétés productrices d’huile de palme afin de soutenir les projets de biocarburant. Il accuse la guerre commerciale sino-américaine d’être responsable de la chute des prix qui affecte aujourd’hui l’économie indonésienne.

De leur côté, les producteurs de Papouasie sont également durement touchés par la crise. Le gouvernement indonésien doit agir avant que la situation n’échappe à son contrôle, affirme le père Ansel Amo, responsable de la commission épiscopale Justice, Paix et Intégrité de la Création de l’archidiocèse de Merauke, en Papouasie. «J’espère que le gouvernement va résoudre rapidement la situation, et donner la priorité aux producteurs plutôt qu’aux grandes entreprises.» (cath.ch/ucanews/mp)

 

Récolte manuelle du palmier à huile en Malaisie | COOP service de presse
25 juillet 2018 | 14:27
par Maurice Page
Temps de lecture : env. 2  min.
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