Les évêques camerounais se penchent sur les difficultés du mariage
Réunis à Batouri, les évêques du Cameroun, en Afrique centrale, se penchent, depuis le 12 janvier 2016, sur le mariage chrétien, ses difficultés, et les solutions à y apporter, relate le quotidien national, Cameroon-Tribune du 14 janvier.
«On célèbre des mariages chaque samedi dans les paroisses, au même rythme que des tribunaux civils prononcent des divorces, notamment chez les jeunes chrétiens», déplorent les évêques camerounais.
Pour Mgr Cornelius Esua, évêque de Bamenda, au nord-ouest, il manque le «service après-vente» du mariage, c’est-à-dire l’accompagnement des familles après la célébration de leur union. Certains couples refusent de se faire accompagner. «A Eséka, une localité du diocèse, quand j’ai voulu réconcilier une femme en conflit avec son époux, elle m’a demandé ce qu’un prêtre savait de la vie en couple», témoigne le prélat.
Manque de préparation au mariage
«Les couples sont plus euphoriques lors de la célébration du mariage», estime Mgr Faustin Ambassa Ndjodo, évêque de Batouri. «C’est à peine s’ils prennent au sérieux la formation de trois mois avant le mariage, puisqu’ils ont la tête plongée dans les préparatifs de la fête», déplore l’évêque. Les prêtres, a-t-il regretté, n’ont «hélas, pas les moyens de vérifier les aptitudes de ceux qui viennent solliciter la bénédiction de leur union par l’Eglise».
Evêque auxiliaire de Yaoundé, Mgr Christophe Zoa, a plaidé pour un retour sur la richesse de la culture ancestrale africaine du mariage, qui connaissait très peu de cas de divorce. Mgr Athanase Balla, évêque émérite de Bafia, rappelait qu’»autrefois, les Sixa étaient des noviciats au mariage. Bannis depuis lors, rien n’est venu remplacer cette institution de préparation».
Mgr Antoine Talou, évêque de Garoua, au nord, a, quant à lui, rapporté le témoignage d’un prêtre qui avait vu un jeune homme abandonner le mariage après un mois et demi de formation. «Il avait dit au prêtre que si c’était ça le mariage, alors il ne pouvait plus épouser celle qui était sa fiancée», relève-t-il.
Méconnaissance des enjeux
Evoquant les difficultés du mariage, Aïcha Kola, une chrétienne engagée, a souligné que «très souvent, celles-ci conduisent à la séparation des couples parce que beaucoup d’entre eux s’engagent dans le sacrement du mariage, sans en connaître les enjeux».
Elle a suggéré la mise en place d’un programme national de préparation au mariage, avec, au besoin un examen d’évaluation pour les candidats, avant la fin de la formation, relevant que «le mariage est un sacrement au même titre que le sacerdoce». Les évêques vont débattre jusqu’au 16 janvier. (cath.ch-apic/ibc/bh)