Brésil: Publication du rapport sur la violence à l’encontre des peuples indigènes

Les brutalités contre les Indiens d’Amazonie n’ont pas cessé

Brasilia, 7 juin 2012 (Apic) Le Conseil indigéniste missionnaire (CIMI) du Brésil présentera le 13 juin prochain son rapport annuel 2011 sur la violence à l’encontre des populations indigènes au Brésil. Le CIMI avait demandé, début avril à l’ONU, d’intervenir auprès du gouvernement fédéral en raison des graves violations des droits de l’homme dont souffrent les indigènes du pays.

Ainsi, par exemple, la violence dans l’Etat du Mato Grosso du Sud a fait, entre 2003 et 2010, 250 victimes parmi les indiens Guarani-Kaiowa. La présentation du rapport 2011 du CIMI aura lieu au siège de la Conférence nationale des évêques du Brésil (CNBB) en présence d’Indiens qui ont subi des violences.

Le CIMI entend ainsi signaler les différentes formes de violations des droits des populations indigènes. «Les données présentées dans ce rapport révèlent l’agression contre la dignité humaine des populations indigènes du Brésil, leur douleur et leur souffrance», écrit l’évêque missionnaire d’origine autrichienne Erwin Kräutler, président du CIMI et évêque d’Altamira, dans la prélature de Xingu (Etat de Para), dans l’introduction du rapport.

Les présidents Lula et Dilma Rousseff ne respectent pas les droits des indigènes

Dom Erwin Kräutler, qui fêtera ses 73 ans le 12 juillet prochain, s’est profilé depuis l’époque de la dictature militaire comme l’une des figures de proue de la défense des indiens du Brésil. Protégé par des policiers – il vit dans une des régions les plus conflictuelles de l’Amazonie et il a été la cible d’attentats – le prélat dénonce les présidents successifs Luiz Inacio Lula da Silva et Dilma Rousseff. Il les accuse de ne pas respecter pas les droits des indigènes.

Dom Erwin, qui a aidé à écrire les articles de la Constitution de 1988 qui garantissent les droits des Indiens brésiliens, affirme même, dans une interview à la «Revista Época», que Lula passera dans l’histoire comme «le président qui a détruit l’Amazonie et qui a porté un coup aux peuples indigènes».

Les autorités sommées de faire cesser les agressions contre les iIndiens

Dans la note envoyée à l’agence d’information vaticane Fides par la CNBB, Cleber Buzatto, secrétaire exécutif du CIMI, considère le rapport comme un document d’alerte et d’engagement qui peut devenir un instrument politique. «Nous dénonçons la société brésilienne et les organisations internationales, la violence contre les peuples indigènes et, dans le même temps, nous attirons l’attention des autorités afin qu’elles adoptent des mesures qui endiguent cette violence», explique-t-il.

Les données publiées fournissent des informations sur la violence contre les personnes (homicides, menaces, racisme), la violence contre les propriétés (retards dans la résolution des conflits sur les terres, prises de possession de terres indigènes), la violence liée à l’absence d’intervention des autorités (suicides, manque d’assistance sanitaire, mortalité infantile), et la violence à l’encontre d’indigènes isolés. (apic/fides/be)

7 juin 2012 | 08:50
par webmaster@kath.ch
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