A Bamenda, à l'ouest du Cameroun, la majorité de la population parle anglais (Photo:rbairdpccam/Flickr/CC BY-NC 2.0)
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L’Eglise du Cameroun contre l’indépendance des régions anglophones

La Commission Justice et Paix de la Conférence des évêques catholiques du Cameroun a exprimé le 30 septembre 2017 son opposition à l’indépendance des deux régions anglophones du pays. La commission critique néanmoins le gouvernement qui n’a pas su gérer la crise. Elle l’invite à lancer une décentralisation administrative.

Au moins sept personnes ont été tuées dans le cadre de plusieurs affrontements entre manifestants séparatistes et forces de sécurité dans les régions anglophones du Cameroun où a été déclarée symboliquement l’indépendance de «l’Ambazonie». Les affrontements ont eu lieu tant dans la région du Sud-ouest que dans celle du Nord-ouest, où le gouvernement camerounais a proclamé le couvre-feu, y déployant près de mille agents des forces de sécurité.

Les séparatistes ont choisi la date du 1er octobre en souvenir de l’indépendance de la zone anglophone du Royaume-Uni intervenue en 1961. La partie francophone avait obtenu de la France son indépendance un an plus tôt. Un référendum avait ensuite sanctionné en 1972 la création d’un Etat unique bilingue.

L’Eglise appelle au dialogue et à la paix

A la veille des manifestations, la Commission épiscopale Justice et Paix a publié un communiqué exprimant l’indignation de l’Eglise suite à la persistance de la crise dans la partie anglophone, et au projet de proclamation de l’indépendance des régions du Nord-ouest et du Sud-ouest.

Elle renouvelle l’appel de l’Eglise à tous les protagonistes de la crise afin qu’ils recherchent la paix par le dialogue, à la lumière de la vérité. Le communiqué critique cependant le gouvernement central qui n’a pas su gérer la crise. Il l’invite à reconnaître les limites et les erreurs dans l’application du processus de construction nationale et à lancer une décentralisation administrative.

Les protestations des sécessionnistes ont pour origine la requête des habitants des zones anglophones de pouvoir utiliser l’anglais dans le cadre de l’enseignement et des activités administratives et adopter un système de droit commun de type anglo-saxon en lieu et place du droit fondé sur un code inspiré du droit français.

Tout en soulignant qu’il n’est pas de la compétence de l’Eglise de définir la forme de l’Etat, Justice et Paix demande à ce que soit appliquée la décentralisation, inscrite dans la Constitution, de manière à faire preuve de bonne volonté vis-à-vis des demandes des régions anglophones. Sur les 17,5 millions d’habitants du Cameroun, les régions anglophones du Nord-ouest et du Sud-Ouest en rassemblent environ 3 millions. (cath.ch/fides/mp)

A Bamenda, à l'ouest du Cameroun, la majorité de la population parle anglais
2 octobre 2017 | 14:53
par Maurice Page
Temps de lecture : env. 2  min.
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