L’évêque de Coire persiste et signe
Coire: Mgr Huonder estime faire preuve de «miséricorde» envers les divorcés remariés
Coire, 11 mars 2012 (Apic) Mgr Vitus Huonder défend sa lettre pastorale de Carême dans la presse dominicale. Interviewé dans «Le Matin Dimanche» et la «SonntagsZeitung», l’évêque de Coire estime que «rendre attentifs les divorcés remariés aux règles fondamentales, c’est justement faire preuve de miséricorde».
«Il n’est pas seulement de mon droit, mais surtout de mon devoir, de rappeler les règles fondamentales de l’Eglise», explique Mgr Huonder. La semaine dernière, l’évêque de Coire a suscité la polémique outre-Sarine en soulignant dans sa lettre pastorale de Carême 2012 que les divorcés remariés demeurent exclus des sacrements.
Outre la communion, ces derniers n’ont pas droit au baptême et à la confirmation, rappelle l’évêque. La confession «pose aussi problème», car il faudrait que les personnes concernées renoncent à leur état de divorcées remariées pour y avoir accès.
Jamais de refus en pleine messe
«Les dix commandements n’ont jamais été très aimés, mais ils font partie de l’essence de la doctrine chrétienne. Si l’Eglise catholique se mettait à suivre les tendances de la société, elle ne serait plus que d’un catholicisme relatif», se défend Mgr Huonder. Pour l’évêque, il faut voir ce rappel des règles comme une aide. Il s’agit d’encourager ces gens à «aller à la rencontre de Dieu et à mûrir par la prière». Il précise encore n’avoir jamais refusé la communion en pleine messe, «pour ne pas mettre la personne mal à l’aise publiquement».
La position de Mgr Huonder, administrateur apostolique des cantons d’Obwald, Nidwald, Glaris et Zurich, ne fait de loin pas l’unanimité dans l’Eglise. Ce dimanche, de nombreux prêtres ont d’ailleurs renoncé à lire sa lettre pastorale.
La CES reste muette
Selon l’édition du 11 mars du journal argovien «Sonntag», la Conférence des évêques suisses (CES) aurait sévèrement critiqué la position de Mgr Huonder. Une information que le porte-parole de la CES, Walter Müller, a formellement démentie à la Kipa.
Il a cependant confirmé que le contenu de la lettre avait été abordé lors de la dernière Assemblée de la CES, la semaine passée à Delémont. (apic/ag/lmd/bal/nd)