La police a bouclé le quartier après l'attentat suicide qui a visé la cathédrale de Makassar le dimanche des Rameaux | © Keystone
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Indonésie: au moins 14 victimes dans un attentat contre une église

Au moins 14 personnes ont été blessées, le 28 mars 2021, dans un attentat suicide qui a visé la cathédrale de Makassar, dans l’est de l’Indonésie. Une forte explosion a eu lieu à la sortie de la messe des Rameaux, célébration qui marque le début de la Semaine Sainte pour les chrétiens.

«Deux personnes circulaient à moto quand l’explosion s’est produite au portail principal de la cathédrale, les assaillants tentaient d’entrer dans le périmètre de l’église», a déclaré un porte-parole de la police nationale indonésienne.

Un peu plus tôt, la police de la province de Sulawesi du Sud, dont Makassar est la capitale, avait indiqué qu’un assaillant au moins avait péri. La police nationale n’a pas confirmé cette information. Elle indique qu’au moins 14 personnes ont été blessées, sans donner de précisions sur leur état de santé.

Un agent de sécurité a tenté d’empêcher la moto d’entrer dans le périmètre de la cathédrale du Sacré-Coeur-de-Jésus, siège de l’archidiocèse catholique de Makassar, juste avant la déflagration, qui est intervenue après la fin de la messe. Un témoin a de son côté parlé d’une explosion «très forte». De nombreux véhicules étaient endommagés près du complexe de la cathédrale.

Le dimanche des Rameaux marque l’entrée de Jésus Christ dans Jérusalem et le début de la Semaine Sainte. «Nous avions terminé la messe et les gens rentraient chez eux quand cela s’est produit», a déclaré aux journalistes le prêtre Wilhelmus Tulak.

Eglises déjà visées

Les églises ont déjà été la cible d’extrémistes en Indonésie, pays à majorité musulmane le plus peuplé au monde. En mai 2018, une famille de six personnes, dont deux filles de 9 et 12 ans et deux fils de 16 et 18 ans, avaient déclenché des bombes contre trois églises de Surabaya, la deuxième ville du pays, tuant plus d’une dizaine de fidèles.

Les «kamikazes» s’étaient fait sauter dans les trois lieux de culte à dix minutes d’intervalle, visant notamment l’église catholique Santa Maria Tak Bercela Catholic Church (STMB). Le terroriste, arrivé à moto, s’est fait sauter au sortir d’une messe matinale quand les fidèles arrivaient pour un deuxième office. Dans un autre endroit, les djihadistes ont utilisé une voiture piégée. Les deux autres lieux de culte frappés par les terroristes étaient la Surabaya Pentecostal Church (GPPS) et l’Indonesian Christian Church (GKI).

Le même jour une deuxième famille a fait exploser, apparemment par accident, une bombe dans un appartement et le jour suivant une troisième a commis une attaque suicide contre un poste de police. Ces attentats, qui avaient fait au total 15 victimes et 13 morts chez les assaillants, dont cinq enfants, avaient été les plus meurtriers en plus d’une décennie dans l’archipel.

Tensions religieuses

Les trois familles radicalisées étaient liées au mouvement radical Jamaah Ansharut Daulah (JAD), qui soutient le groupe Etat islamique (EI). Et les attaques avaient été revendiquées par l’EI.

La tradition de tolérance de l’Indonésie a été mise à l’épreuve ces dernières années par un développement des courants islamiques conservateurs, voire extrémistes, et les minorités religieuses, chrétiennes mais aussi bouddhistes et hindoues s’inquiètent pour la coexistence religieuse. (cath.ch/ag/bh)

La police a bouclé le quartier après l'attentat suicide qui a visé la cathédrale de Makassar le dimanche des Rameaux | © Keystone
28 mars 2021 | 11:02
par Bernard Hallet
Temps de lecture : env. 2  min.
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