Homosexualité: Les plaintes contre Mgr Huonder définitivement classées
Mgr Vitus Huonder, évêque de Coire, ne sera pas poursuivi en justice pour ses déclarations sur l’homosexualité. Le Tribunal cantonal des Grisons a rejeté, le 20 mai 2016, le recours émis par l’association homosexuelle Pink Cross contre le Ministère public, qui avait décidé en octobre de classer le dossier.
D’après la presse suisse, l’association gay n’entend pas tenter un ultime recours auprès du Tribunal fédéral. Les plaintes contre le prélat grison pour incitation au crime sont donc définitivement classées.
Mgr Huonder, dans un exposé lors d’un rassemblement catholique le 31 juillet, à Fulda, en Allemagne, avait cité deux passages du livre du Lévitique: «Tu ne coucheras point avec un homme comme on couche avec une femme. C’est une abomination» (Lv 18,22) et le verset: «Si un homme couche avec un homme comme on couche avec une femme, ils ont fait tous deux une chose abominable; ils seront punis de mort: leur sang retombera sur eux» (Lv 20,13). Après le scandale médiatique, l’association d’homosexuels Pink Cross et deux privés avaient déposé plainte contre le prélat.
Le Ministère public avait classé, en octobre 2015, les plaintes pour incitation publique au crime ou à la violence selon l’article 259 du Code pénal, estimant que les conditions n’étaient pas remplies pour un renvoi devant le tribunal ou une condamnation.
Compensation de 1’200 francs pour l’évêque de Coire
Pink Cross a également été sommé par la justice de verser à Mgr Huonder une somme de 1’200 francs à titre de réparation du tort subi.
Le tribunal cantonal justifie sa décision par le fait que, l’on ne pouvait identifier, dans les déclarations de Mgr Huonder, «une quelconque incitation implicite ou explicite à tuer des homosexuels». L’instance a estimé que, d’après le contexte général de l’exposé du prélat et comme ce dernier l’a lui-même précisé, il se plaçait dans une perspective de traitement pastoral des personnes homosexuelles. Une quelconque acceptation par Mgr Huonder du meurtre d’homosexuels est, par rapport à cela, «inimaginable», selon le Tribunal cantonal.
Le diocèse de Coire a assuré ne pas être surpris de la décision de justice. De leur côté, les milieux homosexuels ont souligné leur insatisfaction par rapport au cadre légal actuel. (cath.ch-apic/kath/ag/rz)