Birmanie: Quatre diocèses interdits de JMJ
Eviter les dissidences
Myanmar, 12 juillet 2011 (Apic) Quatre diocèses de Birmanie ont reçu l’interdiction d’envoyer des délégués aux Journées mondiales de la jeunesse (JMJ), qui se tiendront à Madrid du 16 au 21 août 2011. La raison évoquée est que plusieurs délégués birmans avaient demandé l’asile politique lors des JMJ de 2008 en Australie.
Cette interdiction est le fait des évêques eux-mêmes, a indiqué le Père Gérald Pho Khwa, directeur de la commission nationale de la jeunesse catholique à Eglises d’Asie (EDA), l’agence d’informations des Missions étrangères de Paris (MEP), le 11 juillet.
L’évêque de chaque diocèse et le directeur de la commission de la jeunesse ont été priés de garantir que leurs jeunes délégués ne disparaîtraient pas au cours des JMJ. Il en va de la réputation de l’Eglise. En 2008, lors des JMJ d’Australie, cinq jeunes originaires des diocèses de Hakha, Kalay et Banmaw n’étaient pas revenus en Birmanie, tandis qu’un sixième, originaire du diocèse de Myitkyina, avait changé d’avis et regagné son pays.
Entre amertume et compréhension
Anthony Htoi San Aung, responsable de la jeunesse pour le diocèse de Myitkyina, la considère cette interdiction comme injuste. Il estime que les dirigeants d’Eglises auraient dû trouver une solution autre que des sanctions. Pour Brigitte Su Thet Wei, secrétaire de la commission de la jeunesse dans le diocèse de Pathein, la décision est regrettable, mais compréhensible: «Je suis désolée pour les délégués qui n’auront pas la chance aller à Madrid, mais nous ne pouvons pas garantir qu’ils n’imiteront pas ceux qui ont fait défection en Australie», a rapporté Ucanews le 7 juillet.
Trop cher pour les jeunes Philippins
Les jeunes Birmans ne seront pas les seuls à être privés de JMJ. Aux Philippines, les jeunes catholiques sont légions à annuler leur voyage pour des raisons financières. Si, le 12 juillet, 436 participants étaient encore annoncés sur le portail de la Conférence des évêques du pays, les défections sont en augmentation.
Un billet d’avion aller-retour de Manille à Madrid coûterait environ 1’500 francs, a affirmé le délégué de la jeunesse de la Conférence des évêques, Conegundo Garganta. A cela s’ajoutent les frais d’inscription, l’hébergement et les repas sur place. Or, les Philippines sont un des pays les plus pauvres du monde. Un tiers des 90 millions d’habitants vivent avec moins de deux dollars par jour (1,60 franc). (apic/eda/ucanews/kna/ggc)
