Egypte: Le président al-Sissi participe à la veillée de Noël

Le Caire, 7 janvier 2014 (Apic)  Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a participé à la liturgie de la veillée du Noël copte, le 6 janvier 2015. Un fait sans précédent dans l’histoire de l’Egypte.

La cérémonie était célébrée par le patriarche copte orthodoxe Tawadros II dans la cathédrale Saint-Marc du Caire. «La participation personnelle du président égyptien à la veillée du Noël copte constitue un événement nouveau dans l’histoire de l’Egypte», souligne Mgr Antonios Aziz Mina, évêque copte catholique de Gizeh, à l’agence d’information vaticane Fides. Par le passé, les présidents se limitaient à envoyer des représentants, précise le prélat. Certains chefs d’Etat, dont Hosni Moubarak ou l’islamiste Mohamed Morsi, présentaient leurs vœux de Noël au patriarche au travers d’appels téléphoniques de courtoisie. D’autres, comme Gamal Abd el-Nasser et l’ancien président par intérim Adli Mansour, effectuaient des visites de courtoisie auprès du patriarche avant Noël.

Redevenir un phare de civilisation

Au cours de la célébration, retransmise par la télévision d’Etat, le président al-Sissi a tenu un bref discours, aux côtés du patriarche Tawadros II. «Le président a insisté sur deux concepts très importants: il a déclaré que l’Egypte a constitué, pendant des millénaires, un phare de civilisation pour toute l’humanité, et que le monde d’aujourd’hui attend encore que l’Egypte se réapproprie son histoire de civilisation afin d’exercer à nouveau un rôle important au sein de la communauté internationale», ajoute Mgr Mina. Le président a également réaffirmé que, lorsque l’on parle du peuple égyptien, il faut toujours éviter de nouvelles spécifications qui divisent. Abdel Fattah al-Sissi a mis en garde contre la tentation de demander ou de se laisser demander «Quel type d’Egyptien êtes-vous ?». Cétait une manière de dire que ce qui compte, c’est la citoyenneté commune et partagée, au-delà des différences culturelles et religieuses, commente l’évêque de Gizeh.

Pour une vision plus éclairée du monde

Voici quelques jours, le président égyptien avait demandé aux responsables religieux de l’islam, à l’Université al-Azhar du Caire, de  «sortir d’eux-mêmes» et de favoriser une «révolution religieuse» afin d’éradiquer le fanatisme et de le remplacer par «une vision plus éclairée du monde». Le chef d’Etat les a appelés à choisir cette voie, s’ils ne voulaient pas «prendre devant Dieu» la responsabilité d’avoir conduit la communauté islamique sur le chemin de la ruine. (apic/fides/rz)