Donald Trump veut «se battre» pour les catholiques

«J’ai un message pour les catholiques: (…) je vais me battre pour vous!» Telle est l’une des promesses faites par Donald Trump dans une lettre envoyée le 5 octobre 2016 aux leaders catholiques américains.

Le candidat Républicain à l’élection présidentielle s’identifie, dans sa missive envoyée à l’occasion de la 18^e Conférence des leaders catholiques à Denver, comme «pro-vie». Il affirme soutenir les «valeurs centrales» du catholicisme, telles que la liberté religieuse ou la lutte contre l’avortement, rapporte l’agence d’information américaine Catholic News Agency (CNA).

«J’ai un message pour les catholiques: je serai là pour vous. Je serai à vos côtés. Je me battrai pour vous», écrit le milliardaire texan. Il assure également qu’il est et restera «pro-vie», qu’il défendra les libertés religieuses et les institutions catholiques.

Une sœur résolument pro-avortement

Donald Trump déclare que les catholiques sont une «riche composante de l’histoire de notre nation» et que «les Etats-Unis ont été, et sont, renforcés par les hommes, femmes, prêtres et religieuses catholiques».

Le candidat Républicain provoques des réactions contrastées au sein des catholiques du pays, relève CNA. Son engagement pour la cause «pro-vie» a été remise en cause, au vu des déclarations nettement en faveur de l’avortement qu’il a tenues dans les années 1999 et 2000. Il a également affirmé, durant sa campagne présidentielle, que sa sœur, la juge Maryanne Trump Barry, serait une candidate idéale pour la Cour suprême. Or, cette dernière est une partisane radicale du droit à l’avortement.

Les catholiques sont d’autant plus dubitatifs sur l’option «pro-vie» de Donald Trump que ce dernier est en faveur d’une extension de la peine de mort.

Incartades extraconjugales

Dans la lettre, le Républicain met en exergue les position «pro-choix» de sa rivale Démocrate Hillary Clinton. Il rappelle notamment qu’elle a soutenu la mesure légale HHS mandate, qui exige des institutions, y compris avec un statut religieux, de faciliter l’avortement et la contraception. Il ajoute que des colistiers de la candidate militent en faveur du mariage homosexuel.

L’engagement de Donald Trump en faveur de la liberté religieuse peut aussi prêter à caution, remarque CNA. Il a notamment proposé une interdiction d’entrée à durée indéterminée aux musulmans, aux Etats-Unis, ainsi qu’un système de contrôle de ceux déjà dans le pays.

Des groupes de défense du mariage ont également rappelé les incartades extraconjugales notoires du candidat Républicain. L’information selon laquelle son casino d’Atlantic City a été le premier du pays à intégrer un club de strip-tease, a également refait surface.

Un niveau encore jamais vu de vulgarité

Le mois dernier, Mgr Charles Chaput, archevêque de Philadelphie, a déclaré que «les deux candidats constituaient de mauvaises perspectives pour notre pays, bien que de façons différentes». Pour le prélat américain, l’un des candidats est, selon l’avis de beaucoup, «un démagogue belliqueux, avec un problème de contrôle de ses pulsions». Pour l’archevêque de Philadelphie, l’autre est perçu comme «un menteur criminel, riche uniquement d’idées éculées et de mauvaises priorités».

En mars dernier, plus de 30 intellectuels et dirigeants catholiques ont signé une lettre ouverte dénonçant Donald Trump comme «manifestement inapproprié pour devenir président des Etats-Unis». La missive l’accusait de «mener la politique à un niveau encore jamais égalé de vulgarité». (cath.ch-apic/cna/rz)