Décès de Jacques Chirac: Hommage à son «service généreux»
Dans un télégramme de condoléances au président français Emmanuel Macron, le pape François a exprimé ses «plus vives condoléances» suite au décès de Jacques Chirac. L’ancien président français sera inhumé lundi 30 septembre 2019 dans la plus stricte intimité au cimetière Montparnasse, à Paris, aux côtés de sa fille Laurence, décédée en 2016.
L’Eglise de France a également fait part de ses prières pour la famille de l’ancien chef de l’Etat. Dans son télégramme, le pontife exprime, ainsi qu’au gouvernement et à tout le peuple français, ses plus vives condoléances. «Je prie avec ferveur le Seigneur pour qu’il accueille le défunt dans sa paix, et pour qu’il assure à tous ceux que sa mort éprouve, en particulier son épouse et sa famille, le réconfort de l’espérance. Que Dieu bénisse la France et tous les Français».
Le religieux, «du côté de l’intime»
Le Père Nicolas Risso, vicaire général du diocèse de Tulle, en Corrèze, le «fief» de Jacques Chirac, l’avait connu personnellement. Il rappelle, dans un entretien à Vatican News, les relations de l’ancien président français avec l’Eglise catholique, notamment avant qu’il ne soit président de la République, quand il venait très tôt à la messe à 9h30 le dimanche matin dans des petites paroisses rurales autour d’Ussel.
«Pour lui, le religieux, en bon Corrézien qu’il était, ne se situait pas du côté démonstratif, mais il était plutôt du côté de l’intime, note le Père Nicolas Risso. Je crois qu’il avait ce rapport-là à la foi, et certainement on a découvert cette autre facette à travers les arts premiers, les arts africains, avec sa passion pour d’autres cultures. Pour lui la question du spirituel, et de l’absolu du spirituel en quelque sorte, n’était pas une question lointaine mais une question proche de ses préoccupations. On voit souvent Chirac représenté comme un cynique, ce qu’il n’était pas, ou comme un pragmatique, ce qu’il était certainement. Mais il avait de vraies convictions profondes qu’il ne laissait pas paraître».
Représentant de l’esprit français laïc et républicain
Même si la France est la «Fille aînée de l’Eglise», même si Jacques Chirac a été chanoine titulaire du Latran, même si sa première visite officielle a été pour le pape Jean Paul II, note le vicaire général du diocèse de Tulle, «néanmoins il revendiquait son indépendance. C’est un représentant de l’esprit français laïc et républicain. Chirac c’est à la fois la IIIe République et la ‘Fille Aînée de l’Eglise’». En tant que président de la République, il a en effet reçu le pape Jean Paul II à trois reprises, mais il a aussi bloqué l’inscription des racines chrétiennes de l’Europe dans la constitution de l’Union européenne, note Vatican News.
Président de la Conférence des évêques de France (CEF), Mgr Eric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims, a également publié un communiqué pour présenter les condoléances de la CEF à Mme Bernadette Chirac et aux membres de sa famille.
«Une certaine attitude française»
«Le président Jacques Chirac a marqué les Français par son énergie, son goût du contact humain, sa capacité à affronter l’adversité, écrit Mgr Moulins-Beaufort. Au-delà de son bilan politique, dans la longue durée de sa carrière, il a incarné, de manière singulière, une certaine attitude française devant les défis créés par la crise économique, les transformations du monde avant et après 1989, en Europe et sur les autres continents, les choix de société rendus possibles et nécessaires par les évolutions techniques».
L’ensemble des évêques fera mémoire du «service généreux» de Jacques Chirac envers son pays. Mgr Riocreux, évêque de Basse-Terre (Guadeloupe), un ami proche de la famille Chirac, sera présent aux funérailles.
Un hommage populaire est organisé dimanche 29 septembre à Paris, aux Invalides. Des livres d’or ont été mis à disposition un peu partout en France, notamment dans le hall d’entrée de l’Elysée. La journée de lundi a été décrétée jour de deuil national. Une minute de silence sera respectée à 15h dans les administrations publiques et les écoles. (cath.ch/cef/vaticannews/be) .