Kenya: Observateurs des Eglises d’Afrique orientale aux élections du 4 mars
Craintes de violences politico-ethniques
Nairobi, 4 mars 2013 (Apic) Plus de 14,3 millions de Kenyans sont invités à se rendre aux urnes lundi 4 mars 2013 pour élire leur président, ainsi que les députés, sénateurs, gouverneurs, représentants locaux et sièges réservés aux femmes à l’Assemblée nationale. Alors que des violences dans la nuit de dimanche à lundi ont fait une douzaine de morts – dont six policiers – lors d’affrontements sur la côte kenyane, l’Eglise catholique a envoyé des observateurs pour surveiller les élections générales.
Lors de la dernière élection présidentielle, le 27 décembre 2007, qui avait opposé le candidat Raila Odinga au président sortant Mwai Kibaki, des violences politico-ethniques avaient fait plus de 1’500 morts et des centaines de milliers de déplacés. Cette année, la Commission «Justice et Paix» de l’Eglise catholique du Kenya a invité l’Association des Conférences épiscopales de la région de l’Afrique de l’Est (AMECEA) à envoyer des observateurs pour surveiller le processus électoral.
Le scrutin du 4 mars représente les premières élections générales depuis l’adoption par référendum, de la nouvelle Constitution kenyane, en juillet 2010, et sa promulgation en août suivant. Il y a huit candidats à la présidentielle, dont le Premier ministre sortant, Raila Odinga.
Rejet de l’avortement et du mariage entre personnes de même sexe
Le Père Jude Waweru, chef du Départment «Justice et Paix» à l’AMECEA à Nairobi, rappelle que l’Eglise catholique du Kenya a invité plus de 30 observateurs à ces élections. Ils viennent des huit pays de l’AMECEA: Ouganda, Tanzanie, Erythrée, Ethiopie, Malawi, Zambie, Soudan et Sud-Soudan et ce sont des prêtres, des religieux et religieuses, ainsi que des laïcs. On y trouve aussi une équipe de chercheurs de l’Université catholique de l’Afrique orientale, basée à Langata, à Nairobi.
Les élections du 4 mars sont redoutées par la communauté internationale, qui craint des violences post-électorales, comme celles de fin 2007-début 2008. La campagne électorale bien qu’animée, s’est plutôt bien passée. Lors d’un débat, le 19 février dernier, organisé par des médias à dominante chrétienne, cinq des huit candidats à la présidentielle ont exprimé leur rejet de l’avortement et du mariage entre personnes de même sexe. Le débat était diffusé par la Kenya Broadcasting Corporation (KBC, radio télévision publique) et les radios chrétiennes, à travers tout le pays. (apic/cisa/ibc/be)