Les populations des zones anglophones du Cameroun souffrent de la guerre (Photo d'illustration:DFID/Flickr/CC BY-NC-ND 2.0)
International

Cameroun: des leaders chrétiens et musulmans appellent à une Conférence générale des anglophones

Des leaders religieux chrétiens et musulmans du Cameroun ont lancé un appel au gouvernement et aux séparatistes anglophones à organiser une conférence générale des anglophones à Buéa, au sud-ouest du pays.

Les régions anglophones du nord-ouest et du sud-ouest du Cameroun sont secouées depuis octobre 2016 par un conflit sécessionniste sanglant. Des activistes qui déploraient au départ la marginalisation de ces provinces se sont peu à peu radicalisés et ont fini par réclamer l’indépendance. Les séparatistes demandent que la région s’appelle désormais «Ambazonie» et qu’elle soit liée à l’Etat camerounais par le même type de système fédéraliste que celui qui avait cours dans la période 1961-1972.

160’000 déplacés

Selon des données de Caritas Internationalis de juin dernier, les incursions armées au Cameroun ont contraint 160’000 personnes à partir de chez elles pour se réfugier dans la brousse et 26’000 autres à traverser la frontière vers le Nigeria pour fuir des régions «hantées par la peur et la mort».

Le conflit a pour origine une crise socio-politique, qui a éclaté en octobre 2016, suite à des revendications d’activistes des deux régions anglophones, qui représentent environ 20% des 24 millions de Camerounais.

Les populations souffrent

L’Eglise catholique au Cameroun s’est plusieurs fois déclarée opposée à la séparation du pays, prônant plutôt une décentralisation.

Dans une déclaration commune à l’issue de leur rencontre, les dignitaires religieux des régions anglophones ont invité les deux parties en conflit à l’ouverture d’un dialogue national et à l’arrêt des hostilités, rapporte Radio France internationale (RFI). «Les populations souffrent continuellement dans tous les villages et dans les villes», a relevé le porte-parole de la rencontre, le révérend Simon Munzu, rapporteur de l’assemblée presbytérienne du Cameroun.

Il a souligné qu’avant de se rendre à la conférence générale de Buéa, la principale ville anglophone du Cameroun, il était important que les populations des deux régions anglophones se réunissent pour se mettre d’accord sur les principaux problèmes à aborder, ainsi que pour désigner des représentants. (cath.ch/ibc/ag/rz)

Les populations des zones anglophones du Cameroun souffrent de la guerre (Photo d'illustration:DFID/Flickr/CC BY-NC-ND 2.0)
30 juillet 2018 | 16:27
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture : env. 1  min.
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