Genève: Présentation du livre «Les enfants dans les sectes»

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L’auteur dénonce des violations des droits de l’enfant

Genève, 16 février(APIC) Dans un livre, qu’elle a présenté jeudi à Genève, Hayat El Mountacir lève le voile sur ce que vivent les enfants des sectes. Chargée d’étude à l’Union nationale des associations de défense des familles et de l’individi (UNADFI), à Paris, l’auteur de «Les enfants dans les sectes», édité chez Fayard, s’attache à démontrer combien les traîtements subis par des enfants sont des atteintes flagrantes à leur droits.

A travers quelque 360 pages, l’auteur procède à une enquête minutieuse

sur le danger encouru par les enfants au contact d’une secte. Délaissant le

sensationnalisme et les dénonciations arbitraires, Hayat El Mountacir a

pris comme fil conducteur la Convention des Nations Unies relative aux

droits de l’enfant. Levant le voile sur la lente destruction physique,

psychologique et morale d’enfants innocents: «Un univers où l’incroyable

dispute la palme à l’odieux». Pas étonnant, dès lors, que le Bureau

international catholique de l’enfance (BICE) à Genève, ait tenu à présenter

l’auteur et son ouvrage dans ses bureaux, lui qui a soutenu fiancièrement

sa recherche.

Si de nombreuses sectes sont capables d’attenter gravement à l’équilibre

d’un adulte, combien plus grave et pernicieuse est l’action de ces mêmes

sectes sur des enfants souvent jetés dans les griffes des gourous. L’auteur

décortique le mécanisme des sectes, leur rôle néfaste sur la famille et sur

l’enfant pour servir l’ego surdimensionné de quelques illuminés. De quelques escrocs toujours prêts à exploiter les désarrois ici et là. A donner

«clé en main» la solution du bohneur. Les sectes, dit l’auteur, attirent

des individus en recherche … et cette recherche n’est pas toujours spirituelle. Elle peut faire suite à un moment de difficulté psychologique ou

matérielle. Va-t-on pour autant qualifier de religieux tout ce qui est supposé donner un sens à l’existence de l’homme? La manifestation la plus courante de la malfaisance des sectes se traduit par la rupture adolescent-parents.

Endoctrinement, sous-alimentation et viols

L’auteur s’attache ici à démontrer comment la secte tente de donner une

nouvelle interprétation de la notion de la famille. Et comment la famille à

son tour devient pour la secte le moyen de se développer et de cracher son

prosélytisme. Dans bien des cas, si ce n’est le meilleur des cas, l’enfant

est retiré de l’école pour l’Enseignement … l’endoctrinement des futurs

sectaires de Raël, par exemple. Mais il y plus répugnant encore, comme la

doctrine sanitaire des témoins de Jéhovah ou les pratiques de sous-alimentation des mangeurs d’orties «d’Ecovie». Quant ce n’est pas le viol de

l’enfant, par les gourous ou même par les parents… parce que la secte le

demande. Selon l’auteur, dans certaines sectes, les relations affectives

avec les parents sont réduites au minimum. Ainsi, chez les dévots de

Krishna, les enfants vivent en ashram, séparés des parents. Les exemples

des désatreuses conceptions qu’ont les sectes des droit des enfants, à

l’intégrité affective, intellectuelle et physique abondent dans ce livre.

Les sectes, dit en conclusion Hayat El Mountacir, ont bien compris ce

qu’elles pouvaient tirer de la famille appelée à jouer un double rôle:

«Elle est un moyen de diffusion de la doctrine et sa structure est

déterminée par ce rôle. Par exemple chez Moon, où la consommation du

mariage est conditionnée par le nombre d’adeptes recrutés par les futurs

époux.

Par rapport à l’enfant, la famille est un laboratoire pour fabriquer des

êtres parfaits au regard de la doctrine». Pour l’auteur, cette vision

totalitaire de l’homme nouveau questionne sur les dérives eugénistes

présentes chez certaines sectes.

Combien de Guyana de Waco ou encore plus proches, de Cheiry ou de

Salvan, la société devra-t-elle encore vivre, avant que les mesures qui

s’imposent ne soient prises. Il ne viendrait en effet à l’idée de personne

de confondre droit à la liberté et laxisme. (apic/pr/eb)

16 février 1995 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 3  min.
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