1 milliard de dollars d'aides catholiques en Syrie et en Irak
Les institutions catholiques ont mobilisé entre 2014 et 2018 plus d’un milliard de dollars pour répondre aux situations d’urgence humanitaire liées aux conflits en Syrie et en Irak. C’est ce qu’indique un rapport publié à mi-septembre par dicastère pour le Service du Développement humain intégral de la curie romaine.
Le rapport du Vatican a été rédigé sur la base des données fournies par 84 institutions ecclésiales catholiques soit 53 organisations caritatives, 10 diocèses de Syrie et d’Irak et 21 instituts religieux oeuvrant en Syrie, en Irak, au Liban et en Jordanie.
L’aide apportée par le réseau ecclésial s’est adressée sans distinction à toutes les personnes dans le besoin. Au cours de la seule année 2017, quelque 4,6 millions d’hommes, de femmes et d’enfants ont ainsi reçu une aide, rapporte l’agence missionnaire vaticane Fides.
L’éducation et la santé nouveaux domaines prioritaires
L’année 2018 marque un tournant dans les stratégies d’intervention ecclésiales avec une progressive diminution de l’aide d’urgence en faveur d’un renforcement de projets à moyen et long terme, en parallèle avec l’évolution du scénario géopolitique en Syrie et en Irak.
Selon les indications du rapport, plus de 13 millions de personnes se trouvent dans le besoin en Syrie. Dans ce pays vivent 6,6 millions de déplacés alors que 5,6 millions de personnes ont trouvé refuge dans les pays limitrophes, principalement en Turquie, au Liban et en Jordanie. En Irak, les personnes dans le besoin sont au nombre de 8,7 millions dont plus de 4 millions d’enfants.
Dans les sept pays de la zone impliqués dans la crise humanitaire provoquée par les conflits en Syrie et en Irak œuvrent actuellement plus de 5’800 professionnels et plus de 8’300 bénévoles liés à des institutions catholiques. S’y’ajoutent les prêtres, religieux et religieuses présents sur place.
35% des fonds pour la Syrie
En 2017, le réseau ecclésial a utilisé plus de 286 millions de dollars dans le cadre des activités humanitaires. Ce chiffre est le plus élevé depuis 2014. Selon le rapport, il démontre que l’engagement de l’Eglise s’est consolidé au fil des années, s’adaptant à l’évolution des besoins des populations dans les divers pays.
En 2017, 35% des fonds ont été dépensés pour la Syrie, 30% pour le Liban, 17% pour l’Irak et 9% pour la Jordanie. Au cours de cette même année, le secteur d’intervention prioritaire a été celui de l’instruction avec plus de 73 millions, dont 45 au Liban. Ce chiffre a dépassé le montant des fonds destinés à l’aide alimentaire (54 millions).
Selon les estimations pour 2018, quelque 230 millions devraient être destinés aux interventions humanitaires dans la région. Mais la majorité des fonds seront consacrés à l’éducation et à la santé.
Migrants et rapatriements
Pour les auteurs du rapports il ne faudrait pas sous-estimer les tensions intercommunautaires croissantes. Il est donc plus que jamais important de travailler en faveur de la cohésion sociale, d’un accès équitable aux services publics, d’un soutien aux personnes les plus vulnérables des communautés hôtes. Le retour des réfugiés dans leurs communautés d’origine constitue l’un des thèmes centraux de la réponse à la crise. L’action de l’Eglise devra se concentrer sur cette question au cours des prochaines années. (cath.ch/fides/mp)