Pape François: Les «puissants» semblent incapables de protéger les chrétiens persécutés
Rome, 19 juin 2015 (Apic) Face aux guerres et aux persécutions des chrétiens au Moyen-Orient, les «puissants de ce monde» semblent incapables de trouver des solutions. C’est notamment ce qu’a déploré, le 19 juin 2015, le pape François devant le patriarche Ignace Ephrem II, primat de l’Eglise syriaque orthodoxe. Le pontife a salué cette «Eglise de martyrs», rappelant l’enlèvement, deux ans plus tôt dans le nord-ouest de la Syrie, de Mgr Gregorios Yohanna Ibrahim, métropolite syro-orthodoxe d’Alep, et d’un évêque grec-orthodoxe, Mgr Paul Yazigi.
Devant le patriarche syrien, le pape a rappelé la situation «de certains prêtres et de tant de personnes de divers groupes, privés de liberté». Depuis le début du conflit en Syrie, en 2011, on déplore 20’000 disparus, parmi lesquels au moins six ecclésiastiques. Parmi eux figure le prêtre syriaque catholique Jacques Mourad, enlevé en mai dernier.
Alors que le patriarche d’Antioche et de tout l’Orient a évoqué un «génocide» des chrétiens au Moyen-Orient, mais aussi de musulmans et de membres de la minorité yézidie, le pape a dénoncé «les terribles souffrances provoquées par la guerre, la violence et les persécutions» dans cette région du monde. Et le pontife de rappeler que le sang des martyrs était «semence d’unité dans l’Eglise».
Prière commune
A la suite d’un entretien privé, le pape et le primat de l’Eglise syriaque orthodoxe élu en mars 2014 ont effectué une prière commune. Ignace Ephrem II s’est ensuite rendu sur la tombe de l’apôtre Pierre.
L’Eglise syriaque orthodoxe, née à Antioche, au sud de la Turquie, est l’une des plus anciennes communautés chrétiennes. C’est de cette antique ville que les apôtres Pierre et Paul sont partis évangéliser l’Asie et l’Europe. Cette Eglise compte aujourd’hui près de 600’000 fidèles en Syrie, en Turquie, en Irak, au Liban et en Israël. Elle compte au total quelque deux millions de fidèles dans le monde, dont la majorité réside en Inde et dont une autre partie a émigré vers les Etats-Unis, le Canada ou encore le Royaume-Uni. (apic/imedia/lf/rz)