Mgr Lovey: «Les pasteurs doivent susciter la confiance!»

Sion, 2.11.2015 (cath.ch-apic) Mgr Jean-Marie Lovey, évêque de Sion, a rencontré les média, le 2 novembre 2015, à l’évêché avec le vicaire général Pierre-Yves Maillard. Une rencontre riche au cours de laquelle l’évêque est revenu sur le synode sur la familles puis, en duo avec Pierre-Yves maillard, sur l’année de la miséricorde, l’année de la vie consacrée et l’appel à l’aide aux migrants lancé dans le canton.

«Je vous parle volontiers du synode!», a lancé Mgr Jean-Marie Lovey aux représentants des médias réunis à l’évêché pour un point presse avec lui et l’abbé Pierre-Yves Maillard, vicaire général du diocèse. L’émotion intacte, Mgr lovey a résumé ce qu’il avait vécu lors du synode sur la famille qui s’est tenu du 4 au 25 octobre dernier, à Rome.»J’ai vécu un temps fort de partage et de fraternité«, a rappelé l’évêque qui a évoqué les réunions en groupes linguistiques (les circuli minores) et les séances en plenum qui se tenaient à l’aula Paul VI, où les intervenants avaient trois minutes de temps de parole, «à la seconde près», a-t-il insisté. L’évêque de Sion a évoqué «trois semaines de travail intensif»  et a rappelé  le moment où chacun des pères synodaux de son groupe a raconté son vécu familial, l’expérience donnant une tout autre tournure aux séances de travail lors des deux semaines qui ont suivi.

Indissolubilité du mariage et réalités pastorales

«Les pasteurs doivent susciter la confiance», a souligné Mgr Lovey en relatant les réflexions des pères synodaux sur la pastorale. Revenant sur le document final contenant les 94 paragraphes validés par les pères synodaux, l’évêque a redit l’attachement de l’Eglise à l’indissolubilité du mariage et aussi la nécessité pour elle de s’adapter aux réalités de vie rencontrées sur le terrain. L’évêque s’est satisfait d’un document «clair quant à la doctrine et proche des réalités des gens que l’Eglise doit rejoindre». «L’ouverture envers les personnes divorcées et remariées va en ce sens», a expliqué l’évêque de Sion. Il a fait une brève allusion à la «décentralisation» de l’Eglise voulue par le pape qui permettra une certaine subsidiarité: la possibilité aux évêques de travailler en fonction de la réalités du terrain de leur diocèse, «mais en communion avec l’Eglise universelle», a-t-il insisté. Mgr Lovey a salué le rôle et le charisme du pape, «présent à toutes les séances de plenum, qui s’est peu exprimé mais a permis de libérer la parole».

«Mieux intégrer les divorcés remariés dans l’Eglise»

Personnellement, Mgr Lovey s’est réjoui des avancées concernant les personnes divorcées et remariées.» C’est une initiative heureuse, il faut, non pas les réintégrer, car elles font partie de l’Eglise, mais les intégrer mieux dans la vie de nos comunautés et le plus vite possible», a souhaité l’évêque.  Les personnes divorcées et remariées pourront bénéficier d’un accompagnement et pourraient «pourquoi pas, communier à nouveau, mais au terme d’un chemin de discernement», a-t-il expliqué en faisant allusion à la miséricorde voulue pour l’Eglise par le pape François.

L’évêque a annoncé l’Année de la miséricorde souhaitée par le pape François. «La miséricorde est quelque chose d’essentiel du visage du Christ» a-t-il déclaré en évoquant les initiatives lancées dans le diocèse de Sion pour cette occasion. Des portes saintes vont être ouvertes, entre autre, à la cathédrale de Sion, à la basilique de Saint-Maurice, à l’église de Monthey. L’accent sera mis sur le sacrement du pardon et un pèlerinage diocésain est agendé du 21 au 26 octobre prochain à Rome. L’évêque se réjouit, par ailleurs, d’une journée au cours de laquelle tous les prêtres et agents pastoraux du diocèse se retrouveront pour «faire le point».

Mgr Lovey est revenu sur l’Année de la vie consacrée en reprenant les mots du pape François autour desquels s’articule la vie consacrée. La «joie», source de la vie consacrée, la «liberté», une façon d’être dans un monde dominé par la culture du provisoire, la «cohérence», qui doit s’imposer comme manière de vivre des consacrés et le «changement» avec la foi authentique, devant permettre aux consacrés de «changer le monde». L’évêque donnera, le 29 novembre 2015, une conférence sur ce thème, qui sera suivie d’un pique-nique et d’une célébration à la cathédrale de Sion.

Une aide aux réfugiés «généreuse et raisonnée»

L’abbé Pierre-Yves Maillard est revenu sur l’appel lancé conjointement en faveur des réfugiés, par les Eglises catholique et réformée du Valais et par le canton. «Il s’agit d’apporter une aide généreuse et raisonnée» a rappelé le vicaire général du diocèse. A ce jour, l’Office de l’Asile du canton du Valais qui coordonne les différentes actions et centralise les offres d’aide, a reçu 245 propositions dont 164 directement liées à cette initiative œcuménique. On compte principalement des propositions de logements, de cours de langue et des dons en nature.

«Cette année, 50 personnes, se sont inscrites au ‘parcours Théodule’», s’est réjouit l’abbé Pierre-Yves Maillard. Le «parcours Théodule» est la nouvelle version de l’ancienne FAME, (la Formation d’Adulte au Ministère en Eglise) qui permet à des laïcs de travailler en Eglise aux côtés des prêtres et agents pastoraux. Ce parcours se déroulera sur trois ans.

Le vicaire général a annoncé le début des visites pastorales de l’évêque dans le diocèse. «Une obligation mentionnée dans le droit canon» a rappelé l’évêque qui entamera, avec l’abbé Pierre-Yves Maillard, sa campagne pastorale par le secteur des Coteaux du Soleil. Ils rencontreront, une semaine durant, les acteurs des paroisses et mèneront des entretiens prsonnels avec les prêtres et agents pastoraux des secteurs visités. Ce temps leur permettra de vivre au plus près les réalités des paroisses du diocèse.

«›Gratitude’ est le mot qui exprime le mieux mon état d’esprit après 13 mois passés à la tête du diocèse», a déclaré Mgr Lovey à la fin de cette rencontre. Il a tenu à remercier tous les collaborateurs travaillant au sein du diocèse pour leur aide précieuse. Il a fait mention des découvertes qu’il a faites tout au long de cette période dense qui a catapulté le prieur de l’Hospice du Grand-Saint-Bernard qu’il était, dans sa nouvelle fonction, depuis la visite «ad limina» à Rome, jusqu’au synode qui vient de s’achever en passant, entre autre, par la mise en chantier de la réflexion sur la catéchèse, en cours actuellement dans le diocèse. «Je travaille plutôt lentement, mais ce synode m’a donné des ailes pour continuer», a conclu l’évêque. (apic/bh)