Les Suisses voteront sur le mariage pour tous | © Pixabay
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Mariage pour tous: des opinions divergentes chez les évêques suisses

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L’hebdomadaire alémanique Weltwoche présente les opinions de deux évêques suisses sur la question du ‘mariage pour tous’. Si Mgr Felix Gmür estime que la question ne concerne pas vraiment l’Eglise, Mgr Marian Eleganti pense au contraire que l’institution doit clairement exprimer son opposition.

Raphael Rauch, kath.ch/traduction et adaptation: Raphaël Zbinden

«Le ‘mariage pour tous’ ne correspond certes pas à la conception catholique du mariage, mais il n’a pas de conséquences directes», affirme Mgr Felix Gmür, évêque de Bâle, dans la Weltwoche du 15 juillet 2021. Selon lui, «les évêques ont déjà activement communiqué leurs critiques, au niveau éthique, concernant la médecine reproductive et les droits de l’enfant à être consulté. Mais, considérant que le ‘mariage pour tous’ est une institution civile, les évêques laissent les électeurs libres de leur choix».

La possibilité pour les couples de même sexe de conclure un mariage sur le plan civil sera soumise au peuple suisse le 26 septembre 2021. La Conférence des évêques suisses (CES) avait indiqué, en décembre 2020, ne «pas accepter sous cette forme» le projet de ‘mariage pour tous’ adopté par le Parlement. La CES estime en effet que le débat n’est pas envisagé comme il se doit, étant donné les conséquences éthiques liées à la procréation médicalement assistée (PMA).

L’enfant en jeu

Dans la Weltwoche, Mgr Marian Eleganti, évêque auxiliaire émérite de Coire, fait valoir une opinion plus tranchée. Selon lui, «on ne peut pas du tout», en tant que catholique, accepter le ‘mariage pour tous’. Il assure que les «unions homosexuelles ne sont pas un mariage d’un point de vue catholique». Pour le prélat saint-gallois, le mariage est forcément lié à la procréation. Les enfants ont ainsi pour lui «le droit d’avoir à leurs côtés leur père et leur mère biologiques, de grandir avec eux et de développer ainsi leur propre identité. Tous les enfants veulent connaître leurs véritables parents, ils ne sont pas une marchandise que l’on peut commander et acquérir». Mgr Eleganti estime que «deux hommes ne peuvent pas remplacer la présence d’une mère et deux femmes ne peuvent pas remplacer un père».

Il souligne que l’enseignement de l’Église catholique romaine au sujet de l’homosexualité est clair et largement documenté depuis longtemps. Celui-ci a été régulièrement rappelé par les papes et les conciles, ainsi que dans le Catéchisme de l’Église catholique.

Des prêtres «lâches»?

L’ancien évêque auxiliaire, qui a démissionné de son poste en février 2021, ne cache pas non plus qu’il est déçu par ses collègues prêtres. Pour lui, si ces derniers se taisent en rapport au ‘mariage pour tous’, c’est parce qu’ils «ne défendent plus eux-mêmes la foi de l’Église ou qu’ils sont simplement lâches». Le prélat assure ainsi que «si, comme c’est le cas ici [avec le ‘mariage pour tous’, ndlr.], la soi-disant réalité de la vie doit dicter ce qui est socialement souhaitable, alors même le vol et les excès de vitesse seront bientôt des droits qui pourront être revendiqués par une minorité». (cath.ch/kath/rr/rz)

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Les Suisses voteront sur le mariage pour tous | © Pixabay
15 juillet 2021 | 11:35
par Rédaction

Le mariage pour tous, soumis au vote populaire le 26 septembre 2021, soulève de délicates questions éthiques et sociales. Progrès nécessaire pour mettre fin à une discrimination, ou atteinte aux droits de l’enfant et à la famille?

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