Lausanne: gros succès pour la messe à la cathédrale

Plus d’un millier de personnes ont participé samedi 3 décembre 2016 à la messe annuelle à la cathédrale de Lausanne, présidée par Mgr Alain de Raemy, évêque auxiliaire du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg et concélébrée par plus de vingt prêtres, dans une ambiance  joyeuse, pleine de vie et d’espérance.

Passée à la Réforme en 1536, la cathédrale de Lausanne accueille à nouveau la messe catholique depuis plus de dix ans. Le samedi 3 décembre, la foule se pressait bien avant 18 heures pour trouver un siège; il y avait tellement de monde que les enfants ont été installés sur des tapis, devant l’autel, et que beaucoup de fidèles sont restés debout.

Dans son mot d’accueil, au nom du Conseil synodal de l’Eglise évangélique réformée du Canton de Vaud, le pasteur Xavier Paillard a souligné qu’à l’occasion du jubilé des 500 ans de la Réforme, accueillir une messe à la cathédrale de Lausanne était un réel plaisir, parce que, a-t-il dit, c’est une manière de reconnaître que le canton de Vaud est une terre chrétienne depuis des siècles.

«Ce jubilé de la Réforme s’inscrit dans un contexte qui n’est pas un contexte de crispation, selon Xavier Paillard. Il y a aujourd’hui un vrai dialogue œcuménique, sans repli identitaire, mais avec un intérêt commun pour une réforme majeure, comme le souligne le pape François. Le canton de Vaud est un laboratoire œcuménique. Nous sommes fiers du dialogue réalisé notamment par les missions exercées en commun avec l’Eglise catholique, tout en gardant en mémoire que les ruptures du passé ne nous permettent pas de communier ensemble. C’est à cela que nous devons travailler.»

Mgr Alain de Raemy: «Le rêve d’Isaïe, c’est le monde à l’envers, le rêve de Dieu.» (Photo: Olivier Schöpfer)

«Dieu fait rêver»

Lors de son homélie, portant sur les lectures du jour, Mgr de Raemy a souligné un changement apparent de paradigme. Dans la première lecture, il y a le rêve décrit par le prophète Isaïe en parlant de celui qui viendra et qui ne jugera pas sur l’apparence, pour qui la connaissance de Dieu remplira non seulement la cathédrale, mais le monde, et où la racine deviendra étendard. Puis, dans la deuxième lecture, saint Paul dit que les Ecritures entretiennent cette espérance. Enfin, dans l’évangile, Jean Baptiste affirme qu’il ne faut pas rêver, que tout arbre qui ne porte pas de fruit sera coupé et jeté au feu. «Le rêve d’Isaïe, a poursuivi Mgr de Raemy, c’est le monde à l’envers, le rêve de Dieu. Jean Baptiste, lui, ne dit pas qu’il ne faut pas rêver. Il annonce que le règne de Dieu est déjà là, même s’il parle d’un monde à l’endroit. Dieu fait rêver, nous pousse en avant, le mal est englouti dans l’amour de Jésus. On communie au rêve de Dieu, de vérité, d’unité, de pardon, de partage et de témoignage.»

Pour marquer l’universalité de l’Eglise, la prière universelle a vu des représentants des diverses communautés linguistiques du Canton s’exprimer en français, en italien, en espagnol, en portugais, en allemand et en anglais.

La célébration a été animée par une chorale d’une centaine d’enfants, ainsi que par un quintet à cordes avec hautbois, qui, à l’offertoire et à la communion, a interprété magistralement le Canon de Pachelbel et une œuvre de Bach. A l’issue de la messe, du vin chaud a été servi sur le parvis de la cathédrale. Rendez-vous a été donné par le vicaire épiscopal, l’abbé Christophe Godel, pour des manifestations spéciales marquant, dès la semaine prochaine et pour une année, le 25^e anniversaire de l’érection en basilique de l’église Notre-Dame, à Lausanne. (cath.ch/os/pp)