En Suisse, la pauvreté a augmenté de 10% en un an | Pixabay
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La Suisse ne parvient pas à réduire la pauvreté, déplore Caritas

Malgré plusieurs années de bonne conjoncture et un taux de chômage extrêmement bas, la Suisse ne parvient toujours pas à réduire la pauvreté, déplore Caritas Suisse dans un communiqué publié le 17 décembre 2019. La pauvreté augment même depuis cinq ans, analyse l’œuvre d’entraide catholique dans l’Almanach social qu’elle vient de publier.

«La pauvreté en Suisse augmente constamment depuis 2014. Elle touchait quelque 675’000 habitants en 2017, dont plus de 100’000 enfants, ce qui correspond à une hausse de près de 10% en l’espace d’une année», constate Caritas. Cette évolution est d’autant plus frappante que le chômage a atteint en 2018 son taux le plus bas depuis dix ans (2,6%).

Quant au taux de sans-emplois, il s’est stabilisé à 4,7%. Contrairement au taux de chômage, il inclut aussi les personnes sans activité professionnelle qui ne sont pas inscrites à un office régional de placement (ORP). En 2018, on dénombrait pourtant encore plus de 35’000 chômeurs en fin de droit.

Le taux de chômeurs en fin de droit s’est donc stabilisé à un haut niveau, comme le démontre le rapport annuel sur l’évolution sociale et économique de la Suisse publié dans l’Almanach social 2020 de Caritas Suisse.

Tout le monde ne profite pas de la bonne conjoncture

L’augmentation de la précarité des conditions de travail montre aussi que tout le monde ne profite pas de la bonne conjoncture. Les personnes à faible revenu ont plus de peine à subvenir à leurs besoins par leurs propres moyens. Elles doivent de plus en plus souvent cumuler plusieurs emplois pour pouvoir gagner leur vie.

Par ailleurs, le nombre de personnes obligées de réduire leur taux d’activité a également augmenté ces dernières années. En 2018, 360’000 habitants de Suisse auraient aimé travailler davantage, mais n’ont pas trouvé de poste convenable à un taux d’activité plus élevé.

Les femmes plus touchées par la précarité

Les femmes sont trois fois plus souvent touchées que les hommes. Dans l’ensemble, elles sont aussi trois fois plus nombreuses qu’eux à travailler à temps partiel. Les conséquences sont fatales: en moyenne, la retraite des femmes est de 37% inférieure à celle des hommes. Le travail de soins aux proches n’est toujours pas suffisamment pris en compte dans le système de la sécurité sociale. Il n’est donc pas étonnant que les femmes présentent un risque de pauvreté deux fois plus élevé que les hommes à l’âge de la retraite.

Les primes d’assurance-maladie grèvent tout particulièrement le budget des ménages. Cela se reflète aussi dans le baromètre annuel des préoccupations du Credit Suisse. Le thème ›santé et caisse maladie’ arrive au deuxième rang. Alors que les primes d’assurance-maladie ont plus que doublé au cours des 20 dernières années, les salaires réels n’ont augmenté que de 14% durant la même période.

Le risque de dépendre de l’aide sociale évolue

Les derniers résultats du rapport sur les indicateurs de l’aide sociale réalisé par l’Initiative des villes constituent aussi un motif d’inquiétude: il en ressort que le risque de dépendre de l’aide sociale augmente fortement à partir de 46 ans. Dans les quatorze villes étudiées, c’est pour les seniors que ce risque a le plus fortement augmenté ces dernières années.

De nos jours, les personnes restent en moyenne tributaires de l’aide sociale pendant près de quatre ans, soit dix mois de plus qu’il y a dix ans. À côté de l’âge, la formation est un critère déterminant. Plus de la moitié des adultes au bénéfice de l’aide sociale n’ont achevé aucune formation.

Avec pour thème prioritaire «Quand l’aide sociale évoluera», Caritas Suisse aborde dans l’Almanach social 2020 la question de savoir comment l’aide sociale peut être mieux ancrée dans le système de la sécurité sociale. (cath.ch/com/bh)

En Suisse, la pauvreté a augmenté de 10% en un an | Pixabay
17 décembre 2019 | 17:27
par Rédaction
Temps de lecture : env. 2  min.
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