Caritas appelle à agir avec détermination contre la pauvreté en Suisse
Caritas Suisse s’inquiète de l’augmentation de la pauvreté en Suisse et appelle les politiques à agir avec détermination. L’œuvre d’entraide catholique a relayé, le 6 décembre 2021, des chiffres signalant que la pandémie avait encore accru les inégalités.
«De plus en plus de personnes qui se situent juste au-dessus du seuil de pauvreté et dont les revenus suffisaient juste pour subvenir à leurs besoins se retrouvent aujourd’hui dans des situations de détresse», note Caritas Suisse dans un communiqué du 6 décembre 2021.
La crise a montré que la protection des personnes dont les revenus sont légèrement supérieurs au seuil de pauvreté est très lacunaire, explique Marianne Hochuli, responsable du Secteur Études de Caritas Suisse. Alors que la pauvreté n’a cessé d’augmenter ces dernières années et touchait déjà 735’000 personnes avant la crise, 600’000 autres vivent dans des conditions précaires, sans que l’opinion publique y prête attention. Ces personnes ne sont pas suffisamment armées pour faire face aux crises d’aujourd’hui et de demain, s’alarment les responsables de l’organisation.
La pauvreté n’est pas un problème individuel, mais social
«La pauvreté n’est pas un problème individuel, mais en grande partie une conséquence de conditions sociales, politiques et économiques défavorables», explique Aline Masé, responsable du service Politique sociale de Caritas Suisse. Parmi les causes, il y a le fait que, dans de nombreux cas, le travail ne permet pas aux travailleuses et travailleurs de gagner leur vie. 155’000 personnes en Suisse sont considérées comme des «working poors», des travailleurs pauvres. Les chances de formation sont inégales, les familles peuvent difficilement concilier emploi et vie de famille, les logements bon marché sont rares et les primes d’assurance maladie ont augmenté à des niveaux inabordables pour beaucoup.
Sophie Buchs, directrice de Caritas Genève appelle, en conséquence, à des «mesures fondamentales impliquant la politique et l’économie».
Caritas Suisse demande une action résolue avec six propositions: un travail décent avec des salaires qui permettent de vivre et moins d’emplois précaires, les mêmes chances de formation, les mêmes possibilités pour toutes les familles, un accès sans barrière au système de santé, une meilleure couverture du minimum vital grâce à l’extension des prestations complémentaires, et davantage de logements abordables. (cath.ch/com/rz)