Le Vatican refuse d'accréditer un ambassadeur franc-maçon

Le Vatican a refusé d’accréditer le nouvel ambassadeur proposé par le gouvernement du Liban, Selon le journal libanais L’Orient-Le jour le 26 octobre 2017, ce refus aurait été confirmé par le Vatican lors de la visite du Premier ministre, et s’expliquerait notamment par l’appartenance du candidat Johnny Ibrahim à la franc-maçonnerie.

Le Conseil des ministres du Liban avait approuvé, le 21 juillet dernier, la nomination de Johnny Ibrahim. Mais le pape n’a pas reçu le diplomate dans les trois mois suivant sa nomination, signifiant de facto le refus du Saint-Siège de l’approuver. Relevant des compétences régaliennes, la raison d’un tel refus n’est jamais rendue publique.

Mais selon L’Orient-Le jour, le Saint-Siège aurait confirmé au Premier ministre Saad Hariri, en visite au Vatican le 13 octobre, son refus de donner l’agrément à l’ambassadeur proposé par son gouvernement.

Selon les médias libanais, l’agrément de Johnny Ibrahim serait bloqué en raison de son appartenance à la franc-maçonnerie, même si – selon certaines sources – il en aurait démissionné. Depuis une bulle de 1738 du pape Clément XII, l’incompatibilité entre l’Eglise catholique et la franc-maçonnerie est clairement exprimée. Dès sa première conférence de presse, dans l’avion de retour du Brésil le 28 juillet 2013, le pape François avait dénoncé «les lobbys des maçons».

Vers un autre candidat

En outre, selon le journal romain Il Messaggero du 23 octobre, ce refus n’avait pas été envisagé par les autorités libanaises. Ni par Johnny Ibrahim, actuellement consul à Los Angeles, aux Etats-Unis, qui aurait dès juillet fait part de sa nomination aux prélats américains.

Face à cette impasse, plusieurs noms ont été avancés pour prendre le poste d’ambassadeur à Rome. L’Orient-Le jour indique celui d’Antoine Constantine, présenté comme un journaliste et membre de la Ligue maronite. Mais il se dit aussi qu’Antoine Andari, actuel ambassadeur libanais en Argentine, pourrait être nommé chargé d’affaires jusqu’à avril, a appris I.MEDIA. Le nom d’Hala Keyrouz Ticozzelli est également évoqué. Elle est consul général du Liban à Marseille.

En 2015, le pape François avait déjà refusé son agrément un candidat au poste d’ambassadeur près le Saint-Siège, le français Laurent Stefanini. La ›fille ainée de l’Eglise’ était restée sans ambassadeur à Rome pendant plus d’un an. Jusqu’à ce qu’elle propose un autre nom, celui de Philippe Zeller, accepté par le Vatican, et actuel ambassadeur de France près le Saint-Siège. (cath.ch/imedia/xln/mp)