Trois Australiens victimes d'abus sexuels dialoguent avec le Vatican

Trois victimes d’abus sexuels commis par le clergé en Australie ont été reçues, le 3 mars 2016, au Vatican par le Père Hans Zollner, jésuite, responsable de la Commission pontificale pour la protection des mineurs, rapporte le site de Radio Vatican.

David Ridsdale, Andrew Collins et Peter Blenkiron ont fait le déplacement, avec douze autres personnes, à Rome pour assister aux auditions du cardinal George Pell par la Commission royale d’enquête australienne. Le prélat a répondu aux questions des avocats australiens par visioconférence.

Souhaitant exposer leur point de vue concernant la guérison et la protection des mineurs abusés par des membres d’une institution, les trois Australiens ont pu rencontrer à deux reprises le Père Hans Zollner, jésuite, membre de la Commission pontificale instituée par le Pape François en mars 2014. Il préside le Centre pour la Protection des mineurs de l’Institut de psychologie de l’université pontificale Grégorienne. Ces entretiens ont été organisés par le cardinal George Pell lui-même.

Des modèles éducatifs

Les trois victimes ont proposé des modèles éducatifs destinés aux mineurs, aux parents et aux enseignants susceptibles d’entraîner des changements structurels dans l’Eglise et dans la société. Des propositions que le Père Zollner compte présenter aux autres membres de la Commission pontificale: «l’expérience des victimes, souligne-t-il, permet de mieux comprendre la problématique et de trouver les mesures préventives plus efficaces».

Le Père Federico Lombardi, directeur de la Salle de presse du Saint-Siège, a par ailleurs souligné l’engagement »courageusement dédié par les papes pour affronter les crises» sur les abus qui se sont manifestés ces dernières années. »Il est donc erroné, observe-t-il, de penser que dans l’Eglise rien n’a été fait, ou peu, pour répondre à ces drames horribles».

En regard de la déposition du cardinal Pell, il évoque »un témoignage digne et cohérent», qui sera d’une grande aide dans la perspective d’une »purification commune de la mémoire». Si les appels qui ont fait suite à l’Oscar décerné au film Spotlight, et à la mobilisation des victimes des abus à l’occasion de la déposition du cardinal Pell contribuent à intensifier la lutte contre les abus sur mineurs dans l’Église catholique, ces appels sont les bienvenus, conclut le Père Lombardi.

En début de semaine, le Mgr George Pell avait répondu pendant une vingtaine d’heures aux questions des avocats, démentant tout manquement et affirmant avoir été trompé par d’autres membres de la hiérarchie catholique. Il a également reconnu qu’il aurait pu faire davantage.

Après sa rencontre avec les victimes, il a déclaré devant la presse avoir écouté les histoires et la souffrance de chacun et a fait part de sa volonté d’aider sa ville natale à devenir un lieu modèle. (cath.ch-apic/rv/bh)