Les secrets de Saint-Pierre : des cloches pour une élection (3/5)
Plus grand édifice de la chrétienté, connue de tous, la basilique Saint-Pierre est un lieu dont l’exploration ne finit jamais vraiment. Pendant l’été, I.MEDIA vous propose de partir à la découverte des secrets de la basilique vaticane.
Contrairement à beaucoup d’églises romaines, la basilique Saint-Pierre n’est pas surmontée d’un clocher. En effet, les cloches sont directement intégrées dans sa façade et peuvent être aperçues par une fenêtre. Elles semblent alors minuscules, alors que la plus grosse fait plus de deux mètres de diamètre.
Ce 19 avril 2005 en fin de journée, la foule arrive sur la place Saint-Pierre pour regarder de quelle couleur sera la fumée sortant de la chapelle Sixtine. Réunis en conclave depuis la veille, les cardinaux ont déjà émis à deux reprises une fumée noire. Ce soir-là, les volutes sont grises. Un pape a-t-il été élu ? Il semblerait que non puisque les cloches de Saint-Pierre restent muettes. Les hauts prélats ont en effet annoncé que celles-ci retentiraient en cas d’élection.
Mais après neuf longues minutes de fumée indéterminée, les cloches sonnent enfin à toute volée ! L’Eglise catholique a un nouveau chef, le pape Benoît XVI. En 2013, la leçon aura été retenue et les imposantes cloches de bronze retentiront presque aussitôt après l’apparition de la fumée blanche. Désormais l’habitude est ancrée : au même titre que la fumée blanche, les cloches de Saint-Pierre annoncent l’élection du nouveau Souverain pontife.
L’œuvre d’un orfèvre
Au total, la basilique vaticane compte six cloches, dont trois sont visibles depuis la place Saint-Pierre. Depuis 1931, elles se mettent en branle grâce à un mécanisme électrique, Outre l’élection du successeur de Pierre, le plénum – c’est-à-dire la sonnerie de toutes les cloches – ne retentit qu’en quelques occasions : pendant le Gloria de la messe de Noël et de la vigile pascale, après les bénédictions Urbi et Orbi et le 29 juin, pour la fête des saints Pierre et Paul.
Des six cloches, la plus imposante est bien sûr le bourdon. Il ne pèse pas moins de 8.950 kg pour un diamètre de 231,6 cm. Il a été élaboré en 1785 par Luigi Valadier, père de l’architecte du même nom. A la veille de la fonte, l’homme s’est pourtant suicidé. Selon la légende, il n’aurait pas supporté les rumeurs colportées par les fondeurs, jaloux qu’un tel travail soit confié à un orfèvre et non à l’un des leurs… D’un timbre austère, le bourdon représente les douze apôtres, mais aussi des motifs géométriques et mêmes des serpents marins.
La plus ancienne des cloches de la basilique est celle de la Rote, fondue au 13e siècle. Elle pèse un peu moins de deux tonnes. Fondu en 1725, le Campanoncino pèse 3,6 tonnes pour 177 cm de diamètre. Les trois autres cloches sont toutes plus légères et plus récentes : celle de la prédication date de 1909 et pèse 830 kg, celle de l’Ave Maria date de 1932 et pèse 250 kg et enfin la Campanella date de 1825 et ne pèse ›que’ 235 kg pour à peine 73 cm de diamètre. (cath.ch/imedia/xln/pp)