Le Vatican réaffirme le devoir des évêques de dénoncer les cas de pédophilie
La Commission pontificale pour la protection des mineurs a réaffirmé «l’obligation» des évêques de «signaler les cas d’abus sexuels aux autorités civiles», dans une déclaration publiée le 15 février 2016. Une mise au point qui survient après la récente polémique autour des propos du prélat français Mgr Tony Anatrella, extraits d’un cours à l’attention des nouveaux évêques.
Dans cette déclaration, les membres de la commission présidée par le cardinal américain Sean Patrick O’Malley affirment le devoir de se conformer au droit civil de chaque pays. Mais ils vont aussi plus loin, en mettant en avant, «même au-delà de ces exigences civiles», la «responsabilité morale et éthique de signaler des cas d’abus présumés aux autorités civiles». Suivant les pays en effet, la loi varie quant aux obligations de dénonciation. C’est notamment ce qu’avait souligné Mgr Anatrella, psychanalyste du diocèse de Paris, décrivant les procédures canoniques à suivre lors d’un cours pour les nouveaux évêques.
Un faux procès
Les propos du prélat, récemment publiés par le Vatican, ont créé la polémique, le vaticaniste John Allen leur reprochant notamment de laisser entendre que les évêques n’étaient pas obligés de dénoncer à la police des actes de pédophilie commis par des prêtres. La commission cite alors en exemple les Etats-Unis, où la charte des évêques «énonce clairement l’obligation pour tous les diocèses/éparchies et le personnel de signaler les cas d’abus aux autorités publiques». Les membres rappellent aussi les paroles fortes du pape François prononcées à Philadelphie en septembre dernier: «Les crimes et les péchés des actes pédophiles contre des mineurs ne peuvent êtres tenus secrets plus longtemps. Je garantis la vigilance zélée de l’Eglise pour protéger les enfants et la promesse de la pleine responsabilité pour tous».
John Allen regrettait aussi que la commission n’ait pas été invitée à participer au cours annuel proposé à Rome aux évêques récemment ordonnés. Dans son communiqué, cette dernière exprime sa volonté de fournir du matériel pour cet événement, ainsi qu’aux bureaux de la Curie romaine. Interrogé par l’agence I.MEDIA, Mgr Anatrella avait dénoncé un «mauvais procès» à son égard, assurant qu’il n’avait «jamais été question de ne pas signaler à la police les délits sexuels sur mineurs». (cath.ch-apic/imedia/ak/rz)