Le Vatican interpelle l'Union européenne sur le problème des migrants
Rome, 23 avril 2015 (Apic) Le Vatican interpelle l’Union européenne afin de trouver des solutions concrètes en faveur des migrants. Si le Conseil européen n’affronte pas le problème «de manière presque radicalement nouvelle», il y un risque de laisser les choses telles qu’elles sont, a déclaré Mgr Silvano Tomasi le 23 avril 2015 sur les ondes de Radio Vatican. Le diplomate était interpellé sur la question des migrants discutée au même moment par un Conseil européen extraordinaire réuni à Bruxelles.
L’observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations Unies à Genève ajoute ainsi sa voix à d’autres, au Vatican, qui plaident pour des solutions concrètes en faveur de l’accueil et de la sécurité des milliers d’immigrés débarquant sur les côtes italiennes. Mgr Tomasi a ainsi assuré qu’il fallait que l’Europe aille au-delà des mesures habituelles de contrôle, déplorant que certains pays de l’Union européenne (UE) soient réticents à recevoir un nombre pourtant «symbolique, insignifiant» de demandeurs d’asile. Et le haut-prélat de souligner la «réaction négative vers les étrangers» en Europe, insistant aussi sur l’urgence actuelle de sauver des vies humaines, ainsi que l’a rappelé le pape François à maintes reprises.
Relevant la condition des nombreux migrants qui demandent l’asile «au risque de leur vie» devant le président italien Sergio Mattarella, le 18 avril, le pontife avait qualifié les 800 victimes du naufrage meurtrier survenu le lendemain, de «frères», «victimes de guerre, affamés et persécutés». Il avait alors appelé la communauté internationale à agir avec promptitude.
Immoral d’empêcher de migrer ceux qui fuient la faim et la guerre
Le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’Etat du Saint-Siège, avait prôné quant à lui une collaboration européenne plus précise et beaucoup plus concrète, selon des propos rapportés par le site d’information Vatican Insider. Pour le ›numéro deux’ du Vatican, il faut avant tout s’attaquer aux causes du phénomène migratoire en créant des «solutions pacifiques aux conflits».
«Il est immoral d’empêcher de migrer ceux qui fuient la faim, la guerre et les épidémies», a en outre prévenu le directeur de la revue des Œuvres pontificales missionnaires, le Père Giulio Albanese, interpellé par Vatican Insider le 23 avril. Critiquant la proposition de l’Italie de détruire les bateaux des passeurs sur les côtes libyennes, ce missionnaire combonien prône la mise en place de couloirs humanitaires, tout en déplorant les «politiques déséquilibrées» des Etats de l’UE en matière de statuts de réfugié et d’asile politique. Depuis début 2015, 1’776 migrants sont morts en Méditerranée, soit 30 fois plus que sur la même période en 2014. (apic/imedia/lf/be)