L’avidité est dangereuse pour la société, affirme le pape à l’Angélus
«Quel héritage est-ce que je veux laisser? De l’argent en banque, […] ou des gens heureux autour de moi?» C’est l’interpellation du pape François à l’angélus du 31 juillet 2022. Au lendemain de son retour du Canada, le pape a présidé la prière mariale, comme chaque dimanche, de sa fenêtre du palais apostolique donnant place Saint-Pierre.
Évoquant les familles divisées «à cause de l’héritage», le pape a consacré sa méditation aux méfaits de «l’avidité», de la «soif effrénée pour les possessions». C’est une maladie qui détruit les gens, a-t-il dit, en créant «une dépendance». L’homme devient alors «esclave», a ajouté le pape, avant de lancer: «Se servir de l’argent oui, servir l’argent non.»
L’avidité est aussi une maladie dangereuse pour la société, a poursuivi le pontife, pointant du doigt aujourd’hui «une injustice comme jamais auparavant dans l’histoire, où quelques-uns ont beaucoup et beaucoup ont peu ou rien». De même, la soif de ressources et de richesses «est presque toujours en cause» dans les guerres et les conflits, a-t-il constaté, épinglant notamment «le commerce des armes», un «scandale».
S’il est «juste» de désirer «être riche», le successeur de Pierre a encouragé cependant à devenir «riche selon Dieu». Cette richesse faite de compassion et de miséricorde «n’appauvrit personne, ne crée pas de querelles et de divisions», et «aime donner, distribuer, partager», a expliqué le pape. Ainsi, «la vie ne dépend pas de ce que l’on possède» mais «de bonnes relations: avec Dieu, avec les autres, et aussi avec ceux qui ont moins».
Mettant en garde contre «l’avidité qui est dans le cœur de chacun», l’évêque de Rome a laissé à la foule une série de questions: «Suis-je tenté, au nom de l’argent et des opportunités, de sacrifier les relations et le temps passé avec les autres? […] Suis-je tenté de sacrifier la légalité et l’honnêteté sur l’autel de la cupidité? […] Quel héritage est-ce que je veux laisser? De l’argent en banque, des choses matérielles, ou des gens heureux autour de moi, des bonnes œuvres que l’on n’oubliera pas, des personnes que j’ai aidées à grandir et à mûrir?» (cath.ch/imedia/ak/bh)