La tristesse peut être un «signal d'alarme», explique le pape
Lors de l’audience générale du 26 octobre 2022, le pape François a donné un enseignement sur la tristesse, qui peut être aussi bien un «feu de signalisation» bénéfique dans la vie spirituelle, qu’une «épreuve» à dépasser. Depuis la place Saint-Pierre, le pape a recommandé dans la vie chrétienne de ne pas se laisser influencer par «l’humeur du moment».
Poursuivant son cycle de catéchèses sur le discernement, le pape a médité sur la désolation, que saint Ignace définit comme l’état de l’âme «sans espoir et sans amour, […] molle, tiède, triste». Mais, a-t-il expliqué, la désolation peut être «un signal d’alarme qui éveille notre attention à un danger possible, ou à un bien négligé».
Pour le pontife de 85 ans, il serait même «grave et dangereux» de ne pas ressentir de tristesse ou d’avoir «une vie toujours joyeuse, légère et épanouie». La tristesse peut ainsi indiquer un «remords», défini comme «la conscience qui mord, qui ne laisse pas en paix».
Le pape a alors cité le dialogue entre le cardinal Federico Borromeo et l’inconnu dans Les fiancés, d’Alessandro Manzoni – un ouvrage qui lui est cher: «»Vous avez de bonnes nouvelles à me donner, et vous me faites tant soupirer?» [demanda le cardinal]. «Bonne nouvelle, moi? J’ai l’enfer dans mon cœur […]. Dites-moi, si vous le savez, quelle est cette bonne nouvelle». «Que Dieu a touché votre cœur et qu’il veut vous faire sien», répondit calmement le cardinal».
«Poursuivre son chemin» malgré la tristesse
Cependant, la tristesse est aussi «un obstacle avec lequel le tentateur veut nous décourager», a poursuivi le pape François. Dans ce cas, il a conseillé de faire «exactement le contraire» de ce qu’elle suggère, et de «poursuivre» son chemin. Car si l’on capitule «dès que nous ressentons de l’ennui ou de la tristesse, nous n’achèverions jamais rien», a-t-il fait observer.
Le pontife s’est attristé que «certaines personnes décident d’abandonner la vie de prière, ou le choix qu’elles ont fait, mariage ou vie religieuse, poussées par la désolation». Il a recommandé plutôt, lorsqu’on est confronté à la tristesse, de «ne pas faire de changements», et de s’entourer «d’un guide». Il s’agit d’écouter le «temps» plutôt que «l’humeur du moment».
«Si tu veux aller sur la route du bien, prépare-toi il y aura des obstacles et des tentations», a conclu le pape. Mais «aucune épreuve ne sera supérieure à ce que nous pouvons faire, a-t-il affirmé, engageant à ne pas fuir et à ne pas rester vaincus» par un moment de tristesse. «Si nous ne la vainquons pas aujourd’hui, relevons-nous, a-t-il encouragé […]. Nous la vaincrons demain». (cath.ch/imedia/ak/bh)