Vous êtes les premiers collaborateurs de l’évêque
Lugano, 3 octobre 2011(Apic) Deux jours de congrès à Lugano, les 1er et 2 octobre 2011, pour fêter le 150e anniversaire de l’Action catholique tessinoise. Parmi les invités, on comptait le cardinal Kurt Koch, la présidente de l’Action catholique italienne Paola Bignardi, l’écrivain français Dominique Lapierre et le chef des arbitres de la FIFA Massimo Busacca.
Ils étaient nombreux dans l’aula magna de l’Université de la Suisse italienne, à Lugano, pour fêter l’anniversaire de l’Action catholique tessinoise. Durant deux jours, des personnalités de l’Eglise et de la politique ont commémoré cette association jubilaire qui reste jeune.
Dans son intervention, le cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, a abordé la nature missionnaire de l’Eglise. «Le christianisme a une mission universelle, a expliqué le cardinal suisse, et c’est une caractéristique essentielle depuis son origine, à laquelle elle ne peut renoncer sans trahir sa raison d’être. Pour cela, a poursuivi le prélat, l’Eglise doit continuellement entrer dans la sphère publique, sans se laisser reléguer à la vie privée». Le cardinal s’est ensuite intéressé aux racines chrétiennes de la nouvelle Europe, «un projet qui n’a pas été suivi. Il a été entravé par trois vagues de déchristianisation du Vieux Continent». La première remonte à mai 68, où l’on met ses «espérances dans les promesses, illusoires, d’une idéologie qui voulait un homme ’créateur de soi-même’». La deuxième remonte à la chute du mur de Berlin en 1989. «Un relativisme radical, un athéisme agressif et une profonde crise spirituelle» sont la réponse aux promesses du marxisme. La troisième phase se prolonge jusqu’à aujourd’hui, où «les murs du cœur ne sont pas encore tombés», a précisé le cardinal Koch.
Une Europe basée sur le seul intérêt économique ne peut pas prospérer, a affirmé le prélat suisse. «Une communauté d’Etats qui veut faire abstraction de la dimension religieuse sera toujours un obstacle à la cohabitation de personnes qui embrassent diverses foi et cultures. Une société qui veut reléguer la religion à la sphère privée, est incapable de dialoguer avec la religion et les cultures».
Face à cette situation, les chrétiens se trouvent coincés «entre l’option de l’auto-sécularisation», c’est-à-dire se conformer aux tendances de la société, impliquant la perte de référence au Transcendant, «et l’option de la fermeture fondamentaliste». Ces deux voies peuvent être évitées, selon le cardinal Koch, «uniquement en choisissant la voie indiquée par l’Evangile». «Seul un Dieu annoncé publiquement, a conclu le prélat, est à l’avantage de l’homme et de sa dignité».
Paola Bignardi, présidente de l’Action catholique italienne et membre du Conseil pontifical pour les laïcs, a décrit le profil idéal du chrétien laïc aujourd’hui. Il doit «retourner à l’essence de la foi, c’est-à-dire au mystère amoureux de la Pâques du Christ». Vivant son quotidien dans le monde sécularisé, le chrétien doit favoriser «une transformation du monde». Mais cela peut advenir uniquement s’il accueille lui-même l’amour de Dieu et se laisse transformer par lui. «La foi vécue fascine et touche qui la rencontre. Mais si elle cesse d’interroger la vie…, alors elle perd son attractivité et les premiers à en payer les conséquences sont nos jeunes».
Le congrès s’est terminé dimanche avec la Messe, présidée par Mgr Pier Giacomo Grampa à la basilique du Sacré Cœur de Lugano. Dans son homélie, l’évêque de Lugano a exprimé son attachement à l’Action catholique: «Vous êtes la vigne préférée et aimée de l’évêque». Il a invité ses membres a défendre leur identité: «Votre engagement est une réponse au Seigneur qui vous aime, dites-Lui tous les jours ’oui’, collaborant avec l’évêque». Mgr Grampa a encore rappelé la nature missionnaire du laïc lors de l’envoi: «Nous sentons le besoin d’un nouvel et généreux engagement des chrétiens en politique, pour construire la cité de l’homme». (apic/gdp/rbp/ggc)
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