Fribourg: Engagés pour les prisonniers et les jeunes des cycles d’orientation

Accueil de deux nouveaux diacres permanents

Fribourg, 26 septembre 2011 (Apic) Olivier Essacaz et Jean-Claude Ayer ont reçu l’ordination diaconale des mains de Mgr Pierre Farine, évêque auxiliaire et administrateur du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg (LGF). L’évêque invité les diacres à mettre l’homme au cœur de leur service et à œuvrer au nom du Christ-Serviteur. Les deux ordinations ont eu lieu à une semaine d’intervalle: le 18 septembre pour Olivier Essacaz à l’aula du CO de Bulle, et le 25 septembre pour Jean-Claude Ayer en l’église Saint-Martin, à Cottens.

L’église St-Martin de Cottens a fait le plein ce dimanche 25 septembre. Par un après-midi ensoleillé, famille, amis, connaissances… ont fait le déplacement, pour assister à l’ordination diaconale de Jean-Claude Ayer. Autour de Mgr Farine, vicaires épiscopaux, prêtres, diacres, séminaristes, représentants de congrégations religieuses, étudiants de l’IRFM (l’Institut romand de formation aux ministères), ont entouré l’aumônier de la prison de Bellechasse, sa femme Catherine et ses deux filles.

Conduire vers Jésus

Dans son homélie, Mgr Farine a commenté la rencontre de Philipe et de l’Eunuque éthiopien, (Ac. 8, 26-40) : «Philipe, par l’interprétation de l’Écriture, pose l’acte diaconal par excellence. A son exemple, Jean-Claude, tu es appelé à évangéliser les délaissés, les laissés-pour-compte et à servir toute l’humanité sans aucune distinction. Auprès de chaque personne, tu agiras au nom de Jésus-Christ. Servir c’est créer des liens ; tu vas ainsi mettre des gens en contact avec Jésus et les conduire au Christ», conseille t-il. Pour l’administrateur diocésain, le Christ prêche par des actes; mêmes ses paroles son agissantes. Lors de la sainte cène (Jn 13,1-17), rappelle Mgr Farine, Jésus donne l’exemple du serviteur ; et personne ne peut suivre le Christ, s’il n’est pas serviteur. «Devant Jésus prosterné se manifeste Dieu. Un Dieu à genoux devant sa créature. Il est un Dieu pauvre et dépourvu. Un Dieu faible qui n’a qu’une force: la force d’aimer et de mettre l’homme debout. L’acte de Jésus n’est pas un conseil, mais une injonction. Jean-Claude, sur le chemin des prisonniers, tu es le Christ-Serviteur», a-t-il poursuivi.

Un diacre auprès des jeunes

Une semaine plus tôt, Mgr Farine ordonnait diacre Olivier Essacaz, entouré de sa femme, Marika et de ses trois enfants. A Bulle, ce 18 septembre, l’Aula du CO s’était transformée en une grande église. Aux premiers rangs, la famille de M. Essacaz, ses collègues enseignants et agents pastoraux, ses amis scouts, des élèves, et bien d’autres connaissances ont fait nombreux le déplacement du CO. Dans son mot de bienvenue, le directeur, Olivier Grangier, a exprimé le privilège qu’il a d’accueillir une ordination diaconale. Une première dans l’histoire de l’établissement scolaire. «Nous sommes tous rassemblés aujourd’hui dans un lieu cher à Olivier, non seulement parce qu’il y vit sa vocation de serviteur de la parole du Christ et de la liturgie par sa fonction d’aumônier, mais aussi parce qu’il y enseigne avec compétence et dévouement», a-t-il déclaré.

L’homme au cœur de la mission du diacre

En début de cérémonie, Christine Fornerod, responsable du dicastère «Formule Jeunes» et Philippe Esseiva, enseignant au CO de Bulle ont présenté Olivier Essacaz à l’assemblée. Ils décrivent un homme fidèle en amitié, doté d’une incroyable richesse intérieure, toujours à l’écoute de l’autre. Amateur de chants et amoureux de pèlerinages, sur la route, «Olivier a toujours le mot d’encouragement pour les moins vaillants. A la pause, il passe chez tout le monde. Soucieux de la santé de chacun, il organise et partage le repas, joue de la guitare et chante. Charismatique, dynamique, écoutant, animateur, imposant par sa taille, attentif, réfléchi, priant, voilà comment Olivier apparaît aux regards de quelques-uns de ses collègues agents pastoraux», témoignent ces deux amis.

A Olivier Essacaz, Mgr Farine, soulignera l’importance de son attitude d’»Aller vers» les jeunes, à l’exemple du Maître dans l’Evangile (Mt 20, 1-16), sorti quatre fois en une journée à la rencontre des ouvriers ; la preuve qu’il y a du travail sur le terrain. Pour Mgr Farine, le Maître démontre par la paie qu’il est reconnaissant du travail accompli. Et par la pièce d’argent, il témoigne de sa joie envers les ouvriers. Chacun est traité avec un respect infini et considéré pour lui-même, avec son originalité. Le Maître qui a le souci de chacun, ne laisse personne de côté. Sa justice n’est pas comparative. Elle est juste selon ses caractéristiques propres. «Olivier, par ton service diaconal tu te mets au service du Christ. Tu te donnes d’accueillir les jeunes qui te sont confiés avec leurs joies, leurs peines et leurs craintes. Ton rôle comme celui des enseignants est d’apprécier les richesses qu’ils ont et de les aider à mettre dehors les trésors qu’ils ont en eux. Tu dois mettre l’homme au centre de ta mission», demande t-il à Olivier.

Un des moments forts de cette cérémonie fut la remise à Olivier Essacaz d’une Bible du 17-18ème siècle appartenant à sa belle famille protestante.

Au Service de leurs UP

Les nouveaux diacres seront, en principe, au service de la communauté dont ils sont issus. Ainsi, M. Essacaz, domicilié à Corbières sera au service de l’Unité pastorale (UP) Notre-Dame des Marches, et M. Ayer, habitant à Matran se mettra à la disposition de l’UP Notre-Dame de la Brillaz. Mais, selon les besoins, ils peuvent accomplir d’autres missions au service de l’Eglise locale, voire de l’Eglise universelle. Leur ministère aura trois aspects importants. Le service de la parole avec des prédications, la catéchèse, l’évangélisation. Ensuite le service de la liturgie où ils peuvent participer aux célébrations, aux animations et préparations aux sacrements. Enfin ils seront au service de la charité, en ayant une attention particulière aux pauvres et aux personnes en marge de la société.

#Le parcours de vie d’Olivier Essacaz

Olivier Essacaz est né à Lausanne en 1973. Il fit ses études entre autres à Champittet (Lausanne), chez les chanoines du Grand-Saint-Bernard. À 20 ans, après l’obtention d’un CFC d’électronicien, il entre à l’Ecole de la foi, puis étudie la théologie à l’Université de Fribourg et obtient un diplôme qui correspond aujourd’hui à celui délivré par l’IRFM. M. Essacaz travaillera près de 15 ans dans le ministère laïc dont 14 en paroisse à Ste-Thérèse, en ville de Fribourg et dans l’UP Notre Dame des Marches. Parallèlement à ses engagements paroissiaux, il enseigne la religion depuis onze ans dans les CO du Belluard, puis de Bulle. Depuis 2010, M. Essacaz est le responsable du dicastère CO pour le canton de Fribourg. Ce nouveau dicastère coordonne l’enseignement religieux des 13 CO du canton. Père de trois enfants, M. Essacaz est marié à Marika, protestante et fille de pasteur, qu’il a rencontrée dans le cadre de ses 25 ans d’engagements aux scouts.

La mission de diacre permanent, Olivier Essacaz la voit comme une part d’aboutissement dans cette étape au service de l’Eglise et de l’Evangile. Cette ordination est une force supplémentaire pour lui : la grâce d’un sacrement qui enrichit encore une mission déjà commencée. M. Essacaz espère tout d’abord être disponible à l’Esprit «pour qu’Il me façonne. J’espère garder cette proximité avec celles et ceux que je côtoie dans divers milieux : scolaire, villageois, sportif ou autre. Je suis rempli d’une Espérance qui me fait vivre… j’aimerais simplement que l’on puisse reconnaître (au moins de temps en temps…)» «Oui, il y croit et cela à l’air de plutôt bien lui convenir !».«J’espère également être auprès des jeunes, quelqu’un qui suscite les questions plus que celui qui a déjà toutes les réponses», souhaite t-il. Pour Olivier Essacaz, le diacre est au service de l’Eglise, auprès des plus pauvres et des exclus. «C’est un veilleur et peut-être également un éveilleur (ou un réveilleur) de conscience qui met tout en œuvre pour rejoindre celles et ceux qui ne sont pas là. Ceux que l’on a blessés ou oubliés,… ceux qui se sentent rejetés ou non concernés.»

Qui est Jean-Claude Ayer ?

Jean-Claude Ayer est né en 1954 à Fribourg. Après sa scolarité obligatoire, il fit son apprentissage au CFF et fut commis de gare. Il travailla aussi comme secrétaire-caissier communal à Matran, avant d’être administrateur de l’École d’ingénieurs et d’architectes de Fribourg. Il reprit l’exploitation d’un hôtel avec sa femme Catherine, durant dix ans ; une occupation qui l’ouvrira encore plus au service des personnes. Mais l’évènement capital qui bouleversera sa vie, sera une maladie qui l’éloignera de toute activité professionnelle durant 9 mois en 2002. «J’ai commencé alors à me poser de vraies questions et à réorienter ma vie vers l’essentiel».

La vocation de Jean-Claude a grandi à travers diverses rencontres et signes. Tout d’abord lors d’une retraite sur le discernement à Pensier animée par Bertrand Georges, diacre, à l’époque également Berger de la communauté du Verbe de Vie. Ensuite, il a rencontré Mgr Jacques Banderet, responsable du diaconat permanent d’alors. Enfin, avec Catherine, la rencontre avec Max Hayoz, aussi diacre, et sa femme, «m’a convaincu de répondre à ces appels du cœur et signes que le Seigneur me faisait depuis quelques temps déjà pour être à son service, comme diacre». C’était vers 2004-2005. Une année de réflexion avec sa femme lui permit de faire une demande officielle auprès de l’Église pour accomplir un an de discernement suivi de la formation de trois ans pour devenir diacre permanent.

Jean-Claude Ayer s’est formé à l’écoute. Il a aussi suivi une formation théorique spécifique à l’accompagnement spirituel selon les exercices de St-Ignace. Sur le plan pratique, il a pu s’aguerrir à l’accompagnement de personnes blessées, d’abord auprès de la Communauté «Cana-Myriam» en Valais, puis au sein de la «Fraternité œcuménique du Bon Samaritain» où il œuvre toujours bénévolement. Jean-Claude et sa femme sont aussi très actifs à «Point d’Ancrage» qui offre écoute bénévolement, conseils et repas aux immigrés à l’Africanum à Fribourg.

Durant quelques années, Jean-Claude a été visiteur de prison bénévole. Ensuite, pendant douze mois, il a collaboré comme stagiaire à l’aumônerie de la prison de Bellechasse, avant d’y être nommé aumônier, en septembre 2010, par le vicaire épiscopal de Fribourg, Marc Donzé.

En milieu carcéral, le service de Jean-Claude se résume en quelques mots : «Rencontrer, accueillir, écouter et soutenir toutes les personnes, chrétiennes ou non que Dieu met sur ma route. J’y suis envoyé par l’Eglise pour être signe visible de l’Amour de Dieu pour les hommes. Sans oublier, que c’est le Christ que je vais rencontrer selon cette parole évangélique: …j’étais en prison et vous êtes venus me voir (Mt 25,36)».

Pour M. Ayer «lors de chaque eucharistie, la présence du diacre à l’autel rappelle à l’assemblée qu’il représente tous ceux qui ne sont pas là : les personnes au seuil, en marge de l’Eglise et tous les exclus. Par ailleurs au quotidien, je dois témoigner dans ma famille, mon entourage et dans mes différents milieux de vie…», affirme t-il. (apic/elom/js)

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