Fribourg : Missio a lancé la campagne du Dimanche de la mission universelle

Le directeur national Bernard Maillard sur le départ

Fribourg, 17 septembre 2011 (Apic) Le directeur national de missio, le capucin Bernard Maillard, va tout prochainement quitter sa fonction. Il l’a annoncé le 16 septembre dans les locaux de l’organisation, à Fribourg, lors d’une rencontre réunissant une vingtaine d’amis et représentants des paroisses.

«J’aurais déjà dû partir au printemps dernier, au moment où j’ai donné ma démission, mais j’ai dû prolonger mon mandat en raison de l’absence de l’évêque», a précisé le capucin. Ajoutant: «Mais ça ne saurait tarder». Le diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg, qui accueille missio (la branche suisse des Œuvres Pontificales Missionnaires internationales) est en effet privé d’évêque titulaire depuis une année, suite au décès de Mgr Bernard Genoud en septembre 2010.

De ce fait, la fête qui s’est déroulée vendredi soir a eu un avant-goût d’adieu pour le directeur, ses collaborateurs et les participants. Parmi ces derniers se trouvaient des délégués de paroisses des cantons de Fribourg et Vaud, des religieuses et religieux, et des représentants d’organisations missionnaires. Une animatrice et chanteuse nicaraguayenne a donné le ton à la rencontre et introduit le Dimanche de la mission universelle de cette année, dont le pays hôte est justement le Nicaragua.

La mission: un échange et un partage

Le frère Bernard Maillard a livré en introduction quelques réflexions sur le sens de la mission pour l’Eglise en Suisse. Il a insisté sur l’importance de l’échange et du partage entre communautés de notre pays et d’ailleurs. «Nous sommes très contents que des prêtres étrangers soient engagés dans nos paroisses: cela permet de boucher des trous. Mais pour autant qu’ils soient le plus possible comme nous. C’est dommage: ils viennent avec les richesses de leur culture», a-t-il lancé, avant de se demander: «Faut-il vraiment se réjouir de leur venue? N’appartiennent-ils pas davantage à leur pays d’origine, dans lequel la situation est souvent encore plus difficile que chez nous au niveau du manque de prêtres?». Le futur ex-directeur de missio a insisté sur la pastorale de proximité, qui marque souvent la vie des communautés africaines, où lui-même a été engagé autrefois. « On est missionnaire en vivant côte-à-côte avec ces gens que nous aimons », a-t-il affirmé.

Les animateurs de missio ont ensuite présenté dans les grandes lignes la Campagne 2011, qui a pour thème «Mon Eglise? Un réseau d’espérance» et dont le pays hôte est le Nicaragua. Le volet «enfance» connaît chaque année un grand succès, avec des animations dans les groupes paroissiaux et un accent particulier lors des messes du Dimanche de la Mission, fixé cette année au 23 octobre. Le slogan «Les enfants aident les enfants» se déclinera par l’échange d’informations, la prière et un geste de partage par la vente d’objets dans les paroisses. Le produit soutiendra un foyer accueillant 40 filles en difficultés de la communauté de Puerto Cabezas dans le Vicariat de Bluefields située sur la côte Atlantique. Elles sont accueillies chez les Sœurs Carmélites dans le foyer : «Niño Jésus de Praga», où elles reçoivent accompagnement et soutien.

#Encadré :

Matériel d’animation apprécié et utilisé

Lors de la rencontre de vendredi, l’animateur Jacques Michel a présenté les résultats d’un sondage réalisé auprès des quelque 2’200 personnes recevant les informations de missio, par lettre ou courrier électronique. Cette enquête n’a pas permis de se faire une véritable idée du degré de satisfaction du matériel d’animation : seules 47 personnes ont répondu! Il ressort tout de même que la formule annuelle du «pays hôte» est plébiscitée (44 oui / 2 non), et que le matériel envoyé pour le Dimanche de la mission universelle est apprécié et utilisé par la grande majorité. Les Chanteurs à l’Etoile, très populaires en Suisse alémanique, commencent à être connus en Suisse romande également. Durant la soirée, plusieurs représentants de paroisses fribourgeoises et vaudoises ont d’ailleurs annoncé qu’ils cherchaient à former dans leur communauté un de ces groupes d’enfants passant de maisons en maisons en période de Noël pour chanter et souhaiter aux habitants la bénédiction de Dieu.

Encadré :

Le foyer «Niño Jésus de Praga»

«La pauvreté rime avec chômage, alcoolisme, familles éclatées, violence… Les enfants ne sont pas épargnés et fuient leur maison pour se retrouver à la rue. Chez les filles, la conséquence est qu’elles se retrouvent très vite avec un enfant: aussitôt, les portes de la formation se ferment pour elles. L’Eglise ouvre des maisons pour accueillir et aider ces enfants», note missio sur son site internet au sujet du foyer soutenu par la Campagne de la Mission universelle 2011. «Les filles sont nourries, soignées et reçoivent une formation scolaire et catéchétique. Elles peuvent vivre comme dans une vraie famille, protégée de la violence ou des abus. Elles bénéficient d’une formation spirituelle et humaine. Pour celles qui en ont besoin, une organisation de lutte contre la violence faite aux femmes leur apporte une aide psychologique pour surmonter leurs traumatismes».

#Encadré :

Pays hôte du Dimanche de la Mission universelle : le Nicaragua

Avec sa superficie de 139’682 km², le Nicaragua est la plus grande république d’Amérique centrale. La population du Nicaragua était estimée à 6 millions d’habitants en 2010, dont 34% sont des jeunes de moins de 14 ans. Les catholiques romains représentent 58,5 %. Environ 77% des Nicaraguayens sont des Métis appelés Mestizos, 10% sont des Blancs, le reste de la population étant constitué d’Amérindiens (4%) et de Noirs (9%).

L’histoire du Nicaragua est violente. En raison de sa situation stratégique entre l’Amérique du Nord et l’Amérique du Sud, le Nicaragua a souvent été l’objet de luttes entre les puissances coloniales que furent les Espagnols et les Britanniques, puis plus tard les Américains. De plus, les Nicaraguayens se sont toujours opposés en deux camps, les libéraux et les conservateurs, pour se livrer une lutte féroce à travers de multiples dictatures (Sandino et Somoza), laissant le pays exsangue. Au cours des années 90, les partis politiques au pouvoir se sont succédés sans provoquer de grands changements, si ce n’est de faire perdre la plupart des acquis sociaux du Nicaragua. En novembre 2006, l›ancien dirigeant sandiniste Daniel Ortega était élu à la présidence. En novembre 2011, il tentera de se faire réélire pour un nouveau mandat, enfreignant la Constitution du pays.

Le Nicaragua demeure l’un des pays les plus pauvres de l’Amérique latine. Environ 32% de la population ne sait ni lire ni écrire. De façon générale, les enseignants sont mal préparés, les salaires restent très bas et les manuels manquent cruellement, sans parler de la pauvreté de la plupart des foyers d’où viennent les élèves.

La Région autonome de l’Atlantique nord a pour chef-lieu la ville de Puerto Cabezas, tandis que Bluefields sert de chef-lieu pour la zone sud. Ces deux régions autonomes très multiethniques, sont extrêmement pauvres. Le chômage touche environ 90% de la population économiquement active et la consommation alimentaire des communautés reste en dessous des besoins minimums.

Le Vicariat apostolique de Bluefields couvre les deux régions autonomes de la Côte atlantique. La campagne de Missio se concentre en particulier sur l’Eglise telle qu’elle est dans ce Vicariat, contrainte à vivre une pastorale en réseau, d’une extraordinaire vitalité, en raison des grandes distances à parcourir et des mauvaises conditions de communication (une paroisse peut être grande comme un canton suisse ; certaines des communautés ne peuvent être atteintes qu’à pied, à cheval ou en bateau). Cette Eglise, pleine d’Espérance, utilise son réseau non seulement pour ses tâches internes (catéchèse, sacrements, etc.) mais est extrêmement active dans le domaine de l’éducation, de la santé, de la conciliation et de la résolution de conflits sociaux.

(Source : site internet www.missio.ch)

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