Rome: Décès du cardinal polonais Deskur, un ami intime de Jean Paul II

Ancien président du Conseil des communications sociales

Rome, 4 septembre 2011 (Apic) Le cardinal polonais Andrzej Maria Deskur, ancien président du Conseil des communications sociales, est décédé à Rome le 3 septembre 2011 à l’âge de 87 ans. Après la mort de cet ami intime de Jean Paul II (1978-2005), le collège des cardinaux compte 193 membres, dont 114 électeurs en cas de conclave.

Dans un télégramme adressé le 4 septembre au cardinal Stanislaw Dziwisz, archevêque de Cracovie et ancien secrétaire particulier de Jean Paul II, Benoît XVI évoque en particulier «la précieuse collaboration» du prélat qui arriva à Rome dans les années 1950 et commença par travailler à la Secrétairerie d’Etat avant d’être président du Conseil des communications sociales. Benoît XVI évoque également «les liens de profonde amitié» entre le cardinal défunt et Jean Paul II.

Au lendemain de son élection au siège apostolique, le 17 octobre 1978, Jean Paul II créa la panique au Vatican en décidant, contre toute attente, d’aller rendre visite à son ami Andrzej Maria Deskur, hospitalisé à la polyclinique Gemelli de Rome.

Le «cercle polonais» du pape

Durant le long pontificat de Jean Paul II, Andrzej Maria Deskur fut donc l’une des grandes figures du cercle polonais du pape. Ce personnage, haut en couleur, était l’un des visages familiers dont Karol Wojtyla aimait à s’entourer dans l’intimité et lors de son déjeuner dominical. Un ami qu’il avait connu dès le séminaire et qu’il retrouva ensuite à la curie romaine.

Né le 29 février 1924, l’ami du pape était issu d’une famille d’aristocrates polonais d’origine française. Il avait été élevé dans le château de famille près de Kielce, en Pologne, un moment confisqué par les communistes. Ordonné en 1950 par le cardinal français Pierre Gerlier, Andrzej Maria Deskur exerça d’abord son ministère en Suisse et en France.

Puis, en 1952, Pie XII (1939-1958) le nomma à la Secrétairerie d’Etat, alors qu’il était en exil à Rome. Il sera en charge du sous-secrétariat de la Commission pontificale pour le cinéma, la radio et la télévision qui devint, en 1964, le Conseil des communications sociales. Il présida ensuite ce conseil de 1974 à 1980.

Au préalable, Andrzej Maria Deskur avait été tour à tour secrétaire du Secrétariat préparatoire pour la presse et le spectacle du Concile Vatican II (1960-1962), expert auprès du Concile (1962-1965), faisant partie de la Commission conciliaire pour les évêques, le clergé et les laïcs.

Théologien de haut niveau, d’une grande aisance mondaine, il était sous le pontificat de Jean Paul II l’un des hommes les plus informés de la curie romaine et l’un des rares à pouvoir s’honorer de pouvoir appeler le pape sur sa ligne directe. Jean Paul II le créa cardinal lors du consistoire du 25 mai 1985. Mais, depuis 7 ans déjà, le haut prélat était paralysé et contraint de se déplacer en fauteuil roulant. Depuis le milieu des années 1980, il présidait l’Académie pontificale de l’Immaculée, en charge de promouvoir et de coordonner les études sur le dogme de l’Immaculée conception.

Le premier déplacement de Jean Paul II

Andrzej Maria Deskur fut en effet victime d’une crise cardiaque à la veille de la fermeture du conclave d’octobre 1978. Certains racontent que Karol Wojtyla se présenta alors à la dernière minute à l’entrée du conclave, revenant en catastrophe du chevet de son ami hospitalisé à la polyclinique Gemelli de Rome. Un conclave qui allait le porter sur le trône de Pierre.

Le 17 octobre 1978, au lendemain de son élection, Jean Paul II provoqua un début de panique dans son entourage en décidant de se rendre après le déjeuner auprès d’Andrzej Maria Deskur, toujours alité à l’hôpital. C’est l’un des épisodes les plus fameux du début du pontificat. Oubliant de donner sa bénédiction au personnel de la polyclinique, les collaborateurs du nouveau souverain pontife lui rappelèrent son nouveau rôle. «Ils m’apprennent à faire le pape», dit-il alors pour s’excuser, en riant.

En rejoignant le 10e étage de l’hôpital – des lieux qu’il fréquenta ensuite maintes fois – le pape fut arrêté par de nombreux fidèles. Sur le ton de la plaisanterie, il leur affirma qu’au regard de l’accueil enthousiaste qui lui était fait, il se pourrait bien qu’il soit contraint de rester à l’hôpital pour y être soigné.

Les années qui suivirent, Andrzej Maria Deskur déjeuna chaque dimanche à la table du pape. «Je me creuse la tête toute la semaine pour trouver de nouvelles blagues à lui raconter», confia un jour le prélat polonais à une journaliste à propos de ce déjeuner hebdomadaire à la table de Jean Paul II. Souvent, le dimanche, les deux hommes regardaient ensemble un film dans la salle de cinéma installée au Vatican dans les locaux du Conseil pour les communications sociales. (apic/imedia/ami/bb)

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