Suisse: Les évangéliques opposés à la reconnaissance de l’indépendance de la Palestine
Genève, 30 août 2011 (Apic) Alors que l’Autorité palestinienne va, en septembre prochain, solliciter auprès de l’ONU la reconnaissance de l’Etat palestinien indépendant, le Réseau évangélique suisse (RES) s’oppose à une «déclaration d’indépendance unilatérale». Au sein des évangéliques de Suisse, la diversité d’opinions sur cette question «délicate» est certes grande, mais pour le RES, une telle reconnaissance «ne favorisera pas la paix».
Le Réseau, qui se fait le porte-parole des quelque 40’000 évangéliques de Suisse romande, craint en effet que cette démarche «aggrave encore davantage les tensions au Moyen-Orient». Il a adressé une lettre à la présidente de la Confédération Micheline Calmy-Rey ainsi qu’au Conseil fédéral, a-t-il fait savoir mardi 30 août dans un communiqué de presse.
La semaine du 12-20 septembre devrait très tendue au plan international, car le Conseil de sécurité des Nations Unies discutera de la question de l’indépendance de la Palestine, une question qui pourra ensuite être soumise au vote à l’Assemblée générale de l’ONU. Israël, qui y est catégoriquement opposé, peut compter notamment sur l’appui des Etats-Unis. Mais dans le contexte des révolutions arabes, une décision américaine négative risque d’affaiblir grandement sa position au sein du monde arabo-islamique.
Selon le RES, «la déclaration unilatérale d’indépendance de la Palestine pose problème à plusieurs égards». «Elle intervient trop tôt et ne repose pas sur une logique de réconciliation». Dans son courrier adressé à Micheline Calmy-Rey, le RES a notamment relevé que «cette démarche unilatérale ne va pas faciliter le processus de paix. Au contraire, elle risque d’amplifier encore davantage les tensions entre Israël et la Palestine. La paix passe par des négociations directes entre les parties impliquées». Plus loin, le RES affirme qu’une Palestine indépendante doit être en mesure d’apporter les garanties de sécurité nécessaires pour la stabilité de la région.
«A cet égard, le fait que le Hamas – au pouvoir dans la bande de Gaza – ne veuille pas reconnaître le droit d’exister à Israël reste un problème non résolu», écrit le RES. Le Réseau évangélique estime qu’une indépendance qui ne se fonde pas sur les accords négociés jusqu’à présent ne permettra guère d’améliorer le sort de la population palestinienne.
Responsable média et secrétaire général adjoint du RES à Genève, Michael Mutzner a déclaré mardi à l’Apic que le Réseau «n’est pas pro-Israël sans réserve». Il admet qu’il faudra bien que les Palestiniens aient un jour leur propre Etat aux côtés d’Israël. Il relève que la colonisation rampante des territoires palestiniens ne contribue pas à la paix tant souhaitée. «Le RES souhaite profondément qu’une véritable réconciliation puisse avoir lieu entre Israéliens et Palestiniens et que la paix puisse enfin habiter cette région. Il salue toutes les initiatives, étatiques ou privées, qui contribuent à la restauration de relations de confiance, qui renforcent le camp de la paix et qui visent à surmonter l’inimitié qui fait rage depuis trop longtemps», peut-on encore lire dans le communiqué.
Le Réseau évangélique suisse (SEA×RES) est un mouvement qui regroupe environ 590 Eglises évangéliques et paroisses réformées en Suisse, 170 organisations chrétiennes ainsi que des membres individuels au sein de 81 sections locales. En Suisse alémanique, il apparaît sous le nom de «Schweizerische Evangelische Allianz» (SEA). Avec ses deux branches régionales, il représente en Suisse quelque 250’000 chrétiens de conviction évangélique, dont un peu plus de 40’000 pour la Suisse romande. Au plan international, il est affilié à l’Alliance évangélique mondiale, qui représente quelque 600 millions de chrétiens avec ses 128 alliances nationales. (apic/com/be)
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