Sénégal: La Jeunesse étudiante catholique (JEC) en conseil national

Appel aux rebelles de la Casamance pour qu’ils déposent les armes

Dakar, 30 août 2011 (Apic) La Jeunesse étudiante catholique (JEC) du Sénégal a appelé lundi 29 août les militants du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), actifs dans le sud du pays, à déposer les armes. C’est ce lundi à Ziguinchor, capitale de la Casamance, que la JEC a ouvert son 26e Conseil national sur le thème «La jeunesse étudiante catholique du Sénégal au service de la réconciliation, de la justice et de la paix».

François Mendy, délégué national de la Jeunesse étudiante catholique (JEC) du Sénégal, a appelé à cette occasion les combattants du MFDC à déposer les armes. Une centaine de jeunes venus de toutes les régions du Sénégal prennent part à cette rencontre qui s’achève dimanche prochain.

Procession pour la paix en Casamance

Cette rencontre qui prendra fin le 4 septembre, regroupe des jeunes étudiants catholiques de toutes les régions du pays. Elle sera marquée par une procession pour la paix en Casamance, vendredi 2 septembre, à l’issue de laquelle, les dirigeants de l’organisation remettront au gouverneur de la région un mémorandum qui contiendra la «vision» et le point de vue de la JEC sur la crise dans la province.

A l’ouverture des travaux, François Mendy a appelé les rebelles du MFDC, qui luttent depuis 1983 pour l’indépendance de cette région méridionale, à déposer les armes. «Nous (les jeunes étudiants catholiques, ndr) appelons solennellement nos frères du MFDC au dépôt des armes, pour le bonheur des populations de la Casamance et du Sénégal», a-t-il lancé. Il a rappelé que «rien ne se règle par la violence, la violence n’engendrant que la violence».

Selon François Mendy, «la terre de Casamance a besoin d’amour, de fraternité et de justice. Une justice marquée par la reconnaissance de nos péchés et du pardon. (…) La justice dont la Casamance a besoin est une justice du Christ», a-t-il encore souligné.

Pour le directeur des œuvres catholiques de Ziguinchor, l’abbé Samson Delaka Kantoussan, représentant l’Eglise catholique, les jeunes étudiants catholiques sont arrivés à Ziguinchor «en pèlerins de la paix et de la réconciliation». Cette «belle terre» de Casamance a été «malheureusement, par la folie des hommes, souillée par le sang, pendant de nombreuses années», a-t-il déploré. Il a ensuite invité les jeunes de la JEC à rester «vigilants» durant cette année 2011-2012.

La JEC, «une jeunesse consciente sur qui l’Etat peut compter»

«D’abord, a-t-il expliqué, parce que nous marchons lentement mais sûrement vers l’élection présidentielle. Ensuite, parce que notre pays, après cinquante d’indépendance, traverse les moments les plus difficiles dans la gestion de la politique de l’Etat (…) Refusez d’être toujours des cobayes, vous les jeunes élèves et étudiants», leur a-t-il encore lancé.

Ibra Fall, adjoint au gouverneur de Casamance, représentant l’Etat du Sénégal, a estimé, pour sa part, que la JEC est sur la bonne voie, «le chemin qui mène vers la paix et la réconciliation». Aucun effort n’est de trop dans la recherche de la paix en Casamance, a-t-il fait remarquer, relevant que la JEC «est une jeunesse consciente sur qui l’Etat peut compter».

Encadré

#Une des plus longues guerres d’Afrique

Dès l’indépendance du Sénégal, une partie des Casamançais avaient rêvé d’obtenir leur propre autonomie, si ce n’est l’indépendance. Les habitants de cette région ont une identité forte et un grand esprit de lutte: ils se sont distingués pour avoir rejeté l’esclavage, qu’il soit européen ou africain, et ont lutté contre la mainmise de l’administration coloniale française. La guerre en Casamance, même si elle ne fut pas tellement meurtrière, a été l’une des plus longues d’Afrique. Dès 1982, elle a opposé les forces rebelles indépendantistes du MFDC, dirigé à l’époque par l’abbé Augustin Diamacoune Senghor (né en avril 1928 à Senghalène, près de Ziguinchor, et décédé à Paris le 13 janvier 2007) et les forces gouvernementales sénégalaises. Le conflit a causé la mort de plusieurs centaines de personnes pendant les affrontements, auxquelles il faut ajouter les nombreuses victimes de mines antipersonnel. (apic/ibc/be)

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