Fribourg: Le prévôt Ducarroz fustige les atermoiements dans la procédure de nomination du nouvel évêque
Fribourg, 27 août 2011 (Apic) Les fidèles du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg sont lassés et fâchés d’attendre depuis près d’un an la nomination de leur nouvel évêque. Le prévôt Claude Ducarroz dénonce les atermoiements du Vatican et prône pour une procédure de nomination élargie. Il l’a fait savoir dans les colonnes de «La Liberté» du 27 août.
«Beaucoup de gens m’interrogent, s’étonnent, s’inquiètent, et pas seulement dans les cercles de l’Eglise. L’absence de l’évêque se remarque et est regrettée. Elle peut aboutir à la lassitude. Aujourd’hui, on attend l’évêque avec impatience, on trouve que ça a assez duré», tempête le prévôt du Chapitre cathédral et président du Collège des consulteurs de Fribourg. Il ne s’explique pas pareil retard (la nomination était attendue pour Pâques, ndlr), alors que la consultation pour la nomination du successeur de Mgr Bernard Genoud a démarré depuis bientôt une année.
Le chanoine Ducarroz fustige une procédure «secrète», menée par l’ancien nonce apostolique Francesco Canalini (en poste à Berne jusqu’en mars dernier, ndlr), et dont «on ignore l’ampleur et les résultats». Une procédure dont les fidèles du diocèse et les différents Conseils qui animent la vie diocésaine sont dessaisis, une manière de faire que le prévôt ne trouve pas normale.
Claude Ducarroz souligne aussi les aléas d’une procédure qui a vu l’élaboration de trois listes secrètes de «papables», contenant chaque fois des candidats différents. Soit un total de onze noms, dans le but d’accoucher d’une seule liste de trois candidats devant être transmise à Rome.
Selon les bruits de couloirs, des personnalités comme Mgr Pierre Farine, évêque auxiliaire de Genève et actuel administrateur diocésain, l’abbé Marc Donzé, le vicaire général Rémy Berchier, l’aumônier de la garde pontificale Alain de Raemy et Charles Morerod, recteur de l’Angelicum à Rome et secrétaire de la Commission théologique internationale, ou encore Nicolas Betticher, porte-parole et vicaire général du diocèse, auraient été pressenties. A moins d’une dérogation, ce dernier ne peut être élu, le cas échéant, avant l’automne 2012. Le droit canon stipule en effet qu’un prétendant au poste d’évêque doit être prêtre depuis cinq ans au moins.
Le chanoine Ducarroz déplore que le nonce n’ait consulté que quelques membres du Chapitre cathédral et du Collège des consulteurs pour élaborer la liste qui, en principe, devrait contenir des candidats choisis dans le diocèse. Le prévôt serait pour une consultation plus large, incluant les prêtres, les diacres, les laïcs et pourquoi pas les fidèles. Il ne pense pas que le Chapitre cathédral soit la bonne instance pour nommer l’évêque, comme c’est le cas à Bâle.
Du côté du Vatican, la décision se fait attendre sans doute à cause de la «surcharge» de la Congrégation pour les évêques, qui doit proposer une liste définitive au pape. Le prévôt ose espérer que le Mgr Canalini a bouclé le dossier avant son départ à la retraite et qu’il n’y aura pas de quatrième liste.
«On ne va quand même pas recommencer avec un nonce qui ne connaît pas la situation. Ce serait de l’irresponsabilité!», déclare Claude Ducarroz, qui précise que le futur évêque devra être un «pasteur qui aime les gens et qui va à leur rencontre, un homme de dialogue et un meneur n’exerçant pas son pouvoir en solitaire mais appuyant les responsabilités des autres».
Les affaires courantes sont gérées, mais…
Après bientôt un an sans évêque, le diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg peut continuer à vivre. «La parole de Dieu est toujours là, les sacrements aussi, les ministères continuent de s’exercer», souligne le prévôt Ducarroz. Les affaires courantes sont gérées par l’administrateur diocésain Mgr Pierre Farine, mais ces pouvoirs sont restreints et de nombreuses décisions restent en suspens.
«Il s’agit par exemple du regroupement des deux séminaires établis à Fribourg, de la situation des prêtres âgés, de la péréquation des salaires entre cantons, de la pastorale des funérailles ou encore de la confirmation», explique le chanoine, tout en précisant que cela deviendrait «paralysant» si la vacance devait se prolonger. (apic/laliberte/nd)
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