Le Saint-Siège ignorait les agissements du religieux
Rome, 18 août 2011 (Apic) Le 17 août 2011, le Saint-Siège a mis en ligne des documents concernant le Père Andrew Ronan, un religieux verbite américain. Ce dernier avait abusé d’un jeune de 17 ans en 1965, avant d’être réduit à l’état laïc, indique le service d’information catholique américain CNS.
A la demande de son avocat, le Vatican a publié plus de 70 pages de documents sur http://www.radiovaticana.va/pdf/documents_Doe_v_Holy_See.pdf. La démarche inédite du Saint-Siège tend à prouver son innocence, alors qu’il est accusé de coresponsabilité dans l’affaire. Selon les accusations, Rome aurait eu connaissance des agissements du religieux avant 1966 et aurait fait transférer ce dernier en connaissance de cause.
Le 17 août, le Père Federico Lombardi a reconnu que «ces informations seraient très sérieuses, si elles étaient vraies». Mais il a souligné que le développement de l’affaire montre qu’elles ne le sont pas. D’après le porte-parole du Saint-Siège, les documents ont été mis en ligne pour aider ceux qui veulent étudier la question avec précision et soutenir le tribunal américain dans sa recherche de la vérité.
En 1953, le Père Andrew Ronan avait été nommé maître des novices au couvent verbite de Benburb, en Irlande, avant d’être démis de cette fonction «à cause de rapports homosexuels avec les étudiants». Alors qu’en 1963, le supérieur général propose à Andrew Ronan de devenir maître du séminaire international des verbites à Rome, il reçoit une lettre du provincial, lui confiant que le religieux «a ouvertement admis et confessés ses rapports homosexuels avec les étudiants.» Pour le provincial, nommer le prêtre à Rome serait «contre toutes les prescriptions de l’Eglise et contre le sens commun.» Et d’ajouter: «Même si le problème ne s’est pas reproduit, tous les experts de cette perversion s’accordent à dire qu’il n’y a pas de guérison. Je m’attends au pire chaque jour à St. Philip’s, mais il est mieux que cela arrive ici qu’au séminaire.» Andrew Ronan travaillera par la suite dans des paroisses de Chicago et Portland.
A l’époque, le Saint-Siège ignorait encore les faits. Il ne les découvrira qu’en 1966, lorsque l’ordre verbite et Andrew Ronan demandent la réduction à l’état laïc. Parmi les documents publiés, on trouve entre autres la demande de laïcisation émanant du prêtre lui-même, «basée sur mes tendances homosexuelles répétées, confessées et documentées ainsi que sur mes actes contre les vœux de chasteté et de célibat.» Rome a réagit par la réduction à l’Etat laïc quelques semaines plus tard.
Selon Jeffrey Lena, l’avocat américain du Vatican dans le cas John V. Doe v. Holy See, les documents prouvent que «le Saint-Siège n’était pas impliqué dans le transfert de Ronan, y compris son transfert à Portland, et n’avait aucune connaissance du danger que représentait le prêtre pour les mineurs.» Pour l’avocat, les accusations portées contre le Saint-Siège sont «calomnieuses». Il souligne cependant qu’»il est important de se souvenir que tout abus dont à souffert la victime, ou tout autre victime d’abus sexuels, est déplorable». (apic/cns/amc)
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