Liberia: Visite d’un groupe de solidarité œcuménique sur fond de tensions politiques

Une réponse à l’inquiétude des Eglises locales

Monrovia, 5 août 2011 (Apic) Un groupe de solidarité œcuménique de sept personnes, issues du Conseil œcuménique des Eglises (COE) et de la Conférence des Eglises de toute l’Afrique (CETA), se rendra au Liberia, du 6 au 12 août. Cette visite a lieu en réponse aux inquiétudes des Eglises libériennes face à la situation politique de leur pays, a annoncé le COE dans un communiqué daté du 4 août.

A l’approche du référendum national du 23 août et des élections présidentielle et législatives du 11 octobre, au Liberia, les Eglises s’inquiètent de la situation politique tendue. Le voyage du groupe de solidarité œcuménique a été organisé à la demande du pasteur Benjamin Dorme Lartey, secrétaire général du Conseil des Eglises libériennes.

Au cours des 30 dernières années, le Liberia a subi deux guerres civiles: la première de 1980 à 1995 et la seconde de 1999 à 2003. «Le groupe rencontrera des responsables politiques et ecclésiastiques, ainsi que des femmes et des jeunes, pour les encourager à reprendre le processus de réconciliation et de guérison, qui semble s’être enlisé», écrit le COE, dans son communiqué.

«Dans ce pays en situation d’après-conflit, qui s’efforce de recoller les morceaux et de se reconstruire, la population est toujours divisée», a expliqué le pasteur Lartey dans une lettre au pasteur Olav Fykse Tveit, secrétaire général du COE, et au pasteur André Karamanga, secrétaire général de la CETA.

Enquête sur les débordements et les crimes

En 2006, le gouvernement libérien a créé une Commission «vérité et réconciliation» chargée d’enquêter sur les débordements et les crimes commis durant la guerre civile.

«Au niveau national, les efforts de réconciliation et de guérison ne progressent guère, a écrit le pasteur Lartey, tandis que les conclusions de la Commission ’vérité et réconciliation’ et l’absence de volonté de mettre ses recommandations en pratique aggravent les dissensions dans le pays.»

Le gouvernement a aussi demandé aux Eglises du pays de collaborer avec la Commission indépendante des droits de l’Homme pour mettre en œuvre le processus de «guérison et de réconciliation», mais le pasteur Lartey a souligné que rien n’a encore été entrepris dans ce sens.

«Nous sommes très inquiets des conséquences que cela pourrait avoir dans ce contexte: les élections pourraient déboucher sur des violences susceptibles d’entraîner une nouvelle guerre civile, ce que les Libériens ne veulent en aucun cas», a poursuivi le pasteur.

De son côté, Nigussu Legesse, directeur du Programme pour l’Afrique du COE et chargé d’organiser la visite, a déclaré que cette dernière s’inscrivait dans la volonté du COE d’accompagner les Eglises en situation de conflit, comme celles du Liberia. «Elle aura certainement une influence bénéfique en contribuant à apaiser les tensions», a-t-il conclu. (apic/com/nd)

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