Il appelle la population de la ville à rester unie face à ces «complots»

Irak: Le Conseil provincial de Kirkuk a condamné les attentats contre les églises

Kirkuk, 3 août 2011 (Apic) Le Conseil provincial de Kirkuk a fermement condamné les attentats visant simultanément trois églises mardi matin 2 août à Kirkuk, une métropole de 600’000 habitants située à 250 km au nord de Bagdad, dans une zone pétrolifère revendiquée par les Kurdes. La ville est habitée par des populations kurdes, arabes et turkmènes. La voiture piégée qui a explosé devant l’église syriaque catholique de la Sainte Famille à Kirkuk a fait plusieurs blessés, dont le curé de la paroisse.

Le bilan de ces attaques fait actuellement état de 23 blessés parmi lesquels des femmes et des enfants – dont deux gravement atteints – ainsi que le curé de la paroisse, le Révérend Imad Yalda. L’explosion a également fait éclater les portes, les fenêtres et le mobilier de l’église, sans compter les dommages causés à plusieurs voitures et maisons dans le quartier.

Une «nouvelle page noire» mise sur le compte des groupes fondamentalistes

Le Conseil provincial de Kirkuk, qualifiant ces attentats coordonnés de «nouvelle page noire», les a mis sur le compte des groupes fondamentalistes. Il a appelé la population de la ville à rester unie face à ces «complots».

A la suite de cette explosion, la police a découvert deux autres voitures remplies d’explosifs au centre-ville de Kirkuk, l’une près de l’église Saint-Georges (Mar Gorguis) et l’autre près d’une église anglicane avoisinant une école.

Le Père Imad Hanna, l’un des prêtres de la paroisse, a relevé que même s’il s’agit de la première fois que cette église est la cible d’une attaque, les chrétiens de Kirkuk – mais encore davantage ceux de Mossoul et de Bagdad – ont déjà fait l’objet de plusieurs attentats sanglants ces dernières années.

Diminution importante de la population chrétienne

Ces attentats ciblés ont accéléré l’exode des chrétiens d’Irak. Selon les données des Nations Unies en 2010, jusqu’à 40 % des 1,6 million de réfugiés irakiens à l’étranger sont chrétiens. Dans le rapport publié par l’œuvre d’entraide catholique «Aide à l’Eglise en Détresse» (AED) en 2011, intitulé «Persécutés et Oubliés?», se basant sur des chiffres donnés par des évêques irakiens, le nombre de chrétiens dans le pays serait passé de 900’000 à moins de 200’000 au cours de la dernière décennie.

«Ce déclin est beaucoup plus abrupt que ce que suggèrent les données officielles. En 2011, certaines sources ont publié des données encore plus sombres quant au nombre de chrétiens en Irak. Aucune solution aux problèmes n’est envisageable et l’émigration chrétienne se poursuit», précise le rapport de l’AED.

Toutefois, le Révérend Haithem Akram, prêtre de l’une des paroisses attaquées, reste convaincu que, même si les chrétiens irakiens représentent une cible facile à atteindre compte tenu du manque de protection militaire, ils ne fuiront pas malgré les attaques terroristes. «Les terroristes veulent nous faire fuir l’Irak mais ils échoueront. […] Nous resterons dans notre pays», insiste-t-il. (apic/aed/com/be)

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