Rome: Benoît XVI s’apprête à rejoindre sa résidence estivale de Castel Gandolfo

Un temps partagé entre lecture, écriture, prière et promenades

Rome, 6 juillet 2011 (Apic) Le 7 juillet en fin d’après-midi, comme chaque année aux premiers jours de l’été, Benoît XVI quittera ses appartements de la Cité du Vatican pour rejoindre sa résidence de Castel Gandolfo. Dans le calme et la fraîcheur de la villa pontificale située à 25 kilomètres de la frénésie romaine, le pape partagera son temps entre lecture, écriture, prière et promenades.

Benoît XVI aura donc tout loisir de parcourir sa propriété. S’étendant sur 55 hectares, une grande partie est consacrée à l’agriculture et à l’élevage, permettant ainsi au Vatican d’être approvisionné toute l’année en lait et primeurs. L’entretien est confié depuis 1986 à Saverio Petrillo et son équipe composée d’une cinquantaine de personnes.

Le 15 août, la célébration de la messe de l’Assomption, dans l’église paroissiale San Tommaso da Villanova, constituera l’une des rares occasions de sortie du pape. Fraîchement restaurée durant l’absence du pape, elle recevra, dans le cadre des différentes cérémonies marquant les 60 ans de sacerdoce de Benoît XVI, une plaque commémorative, conformément au souhait de l’ancien curé du lieu, le Polonais Waldemar Niedziolka, remplacé en octobre 2010 par l’Italien Pietro Diletti.

Le souverain pontife devrait également consacrer une bonne partie de son temps à l’écriture de la suite de son œuvre «Jésus de Nazareth». Annoncée lors de la publication du 2e tome, cette dernière partie traitera des préparatifs de la naissance de Jésus, de sa venue au monde et de son enfance. Le pape profitera également de son séjour dans cette cité de 9’000 habitants pour se préparer à l’effervescence qui l’attend pour les 26e Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) à Madrid, du 18 au 21 août 2011. Benoît XVI quittera aussi Castel Gandolfo du 22 au 25 septembre pour son 3e voyage dans son pays natal, l’Allemagne.

Si Castel Gandolfo est un lieu de repos avant tout, le pape ne manquera pas d’y accueillir comme chaque année ses anciens élèves en théologie, le «Ratzinger Schülerkreis». Le thème de cette rencontre traditionnelle, qui aura lieu les 27 et 28 août 2011, sera la nouvelle évangélisation. Enfin, qui sait si Benoît XVI n’accueillera pas cette année encore des invités en toute discrétion, comme cela avait été le cas l’an passé avec le journaliste allemand Peter Seewald, qui avait sorti de ses entretiens avec le pape le fameux ouvrage «Lumière du monde».

Pour l’heure, une seule audience politique est prévue, le 18 juillet, avec la visite du premier ministre de Malaisie. Au cours du mois de juillet, le pape doit aussi régulièrement rencontrer son secrétaire d’Etat qui, pour sa part, logera dans la Villa Barberini, au cœur des prestigieux jardins.

Une demeure chargée d’histoire

Le pape passera près de 3 mois dans ce magnifique domaine, édifié sur le site d’une ancienne propriété de l’empereur Domitien (81-96). L’actuelle villa pontificale est le résultat de l’union de 3 propriétés d’origine différente: le palais apostolique et son petit jardin donnant sur la place de la ville de Castel Gandolfo, auquel a été rattachée en 1773 la villa Cybo et, en 1929, suite à la signature des Accords du Latran, la villa Barberini, édifiée en grande partie sur la villa de Domitien.

Le nom de Castel Gandolfo provient du château élevé par la famille romaine des Gandolfi au 12e siècle. Cette seigneurie est achetée par le pape à la famille des Savelli en 1596 pour 24’000 écus. Elle subit alors une succession de restaurations puis accueille Alexandre VII (1655-1667) qui sera le premier pape à y séjourner. Il ordonne la poursuite des travaux d’agrandissement et d’embellissement de la villa et fait construire en 1749 le balcon des bénédictions. Le domaine est ensuite agrandi par l’achat en 1773 de la Villa Cybo.

Au début du 19e siècle, les troupes napoléoniennes marquent par leurs pillages l’histoire de la demeure pontificale et obligent Pie VII (1800-1823) à restaurer le palais. Grégoire XVI (1831-1846) poursuit à sa suite les améliorations, il sera le premier pape à y résider régulièrement. Autre épisode marquant de l’histoire de la résidence pontificale au 19e siècle, l’annexion de Rome par le Royaume d’Italie. En 1870, cet évènement marque la disparition de l’Etat pontifical et la désertion par les papes de Castel Gandolfo.

Il faut attendre les Accords du Latran, le 11 février 1929, pour que la villa soit reconnue comme propriété exclusive du Saint-Siège. Au même moment, toujours sous le pontificat de Pie XI (1922-1939), Castel Gandolfo s’agrandit par l’acquisition de la Villa Barberini. Une restructuration de l’ensemble des 3 sites est alors décidée, donnant naissance à l’actuel domaine. (apic/imedia/hp/bb)

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