Chine: Nouvelle ordination «illégitime» d’un évêque
Pékin, 1er juillet 2011 (Apic) Mgr Paul Lei Shiyin a été ordonné, le 29 juin 2011, évêque de Leshan (Sichuan, centre-ouest), en l’absence de mandat pontifical. La cérémonie a eu lieu en l’église de Emeishan, en présence de 1’000 catholiques et de 67 prêtres, a indiqué l’agence Asianews, le 30 juin.
Malgré le rappel par le Saint-Siège, le 10 juin dernier, des sanctions prévues par le Code de droit canonique en cas d’ordinations épiscopales «illicites», sept évêques légitimement reconnus par Rome ont participé à cette ordination, dont Mgr Fang Xinyao, évêque de Linyi. Tous risquent d’être excommuniés «latae sententiae» (du fait même de leur acte) par Rome.
Ordonné prêtre en 1991, Mgr Lei est membre de la Conférence consultative politique du peuple chinois et vice-président de l’Association patriotique des catholiques chinois. Au Sichuan, il possède la main haute sur les finances de l’Eglise catholique, réputées prospères.
Après son élection en 2010 à la succession de Mgr Matthieu Luo Duxi, Rome avait fait savoir à Pékin que le pape ne pouvait pas le reconnaître comme évêque de Leshan. Selon différentes sources ecclésiales, la «raison objective» qui l’empêchait de recevoir le mandat pontifical est «connue de tous». Il semblerait que le Père Lei ait réalisé des actes en contradiction avec la tradition de l’Eglise et du droit canon.
En revanche, dans le Hebei (nord), l’ordination du Père Joseph Sun Jigen, comme nouvel évêque de Handan, a dû être repoussée à cause de son arrestation. Les autorités chinoises ont jugé l’ordination du Père Jigen, qui avait reçu l’approbation du Saint-Siège, trop proche des festivités du 90e anniversaire du Parti communiste chinois, le 1er juillet.
Cette date choisie pour l’ordination épiscopale du Père Sun, le 29 juin, jour de la solennité de saint Pierre et saint Paul apôtres, était vue par les autorités chinoises comme une affirmation de loyauté du diocèse de Handan envers le Vatican.
Pour bon nombre d’observateurs, son ordination épiscopale était vue comme un test de la capacité de l’Eglise de Chine à résister aux pressions des autorités. (apic/eda/asianews/nd)
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