Le conflit israélo-arabe libère des ressentiments antisémites
Zurich, 20 juin 2011 (Apic) En Suisse aussi, le conflit israélo-arabe «libère des ressentiments antisémites». La Fédération suisse des communautés israélites (FSCI) et la Fondation contre le racisme et l’antisémitisme (GRA) ont publié ce week-end leur premier rapport conjoint sur l’antisémitisme. En Suisse romande, la Coordination intercommunautaire contre l’antisémitisme et la diffamation (CICAD), basée à Genève, a enregistré l’an passé 104 incidents de nature antisémite, en grande partie sur internet. Dans le même laps de temps, seulement cinq cas d’antisémitisme ont été constatés sur la toile par la FSCI et la GRA.
En 2010, le service d’annonce des actes antisémites a consigné 34 incidents de cette nature en Suisse alémanique et italienne. A travers la récolte des données des deux organismes, la collaboration de la FSCI et de la GRA a pour objectif de montrer une image représentative et largement étayée de l’antisémitisme en Suisse. En Suisse romande, c’est à la CICAD qu’incombe cette tâche, ce qui explique que les incidents de cette nature, relevés dans cette région linguistique, ne soient pas compris dans la présente étude.
Le rapport de la FSCI et de la GRA documente et analyse les incidents à caractère antisémite, en mettant en perspective le contexte sociétal et politique. Une contribution d’experts enrichira chaque année cet examen. Pour cette fois, il a été fait appel à l’historien Zsolt Keller qui a effectué une recherche historique sur la lutte menée contre l’antisémitisme en Suisse. Un des objectifs importants du rapport consiste également à rendre la population sensible au phénomène et à contribuer, au moyen d’une meilleure connaissance de la situation, à la lutte contre l’antisémitisme.
Parmi les incidents antisémites recensés, une part prépondérante de déclarations écrites, sous la forme de lettres, d’articles, de graffitis et de contributions dans les médias électroniques sont dénombrés.
Alors que l’antisémitisme était presque un tabou pendant plusieurs années de nombreuses années, il devient plus «présentable», note le rapport, et recueille même davantage d’écho dans le public. Souvent, les incidents de nature antisémite se répandent à la suite d’un regain de tension au Proche-Orient. «Si la critique envers Israël n’entre cependant pas en considération dans ce rapport, notent les auteurs de l’enquête, des déclarations de nature antisémite faites dans le cadre du conflit proche-oriental ont été consignées». Ce type de déclaration sont faites, en particulier, lors de l’intervention sanglante de l’armée israélienne dans les eaux internationales contre «flottille de la liberté» à Gaza en mai 2010, qui a fait une dizaine de morts.
12 incidents de ce type ont été notés, en relation avec ces événements et la manière dont ils sont relatés. «Ils sont indiscutablement de nature antisémite et représentent à eux seuls le tiers des cas», peut-on lire dans le rapport. L’antisémitisme d’extrême-droite, qui attise le racisme envers les Juifs, reste toujours largement répandu, de la même manière que les allusions se référant à la shoah, l’extermination des juifs par les nazis. «Ces comportements se rajoutent au climat de polarisation politique croissante de partis et de citoyens. Certains n’hésitent plus à prôner une discrimination de minorités, prompts à la stigmatisation en boucs émissaires. De telles tendances s’observent de nouveau davantage dans divers cercles et font l’objet d’une exploitation politique. Le rapport complet peut être déchargé sous www.swissjews.ch et sous www.gra.ch. (apic/com/be)
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